Beowulf en a dans le pantalon
Premier film, première critique de cette année 2014. Il fallait bien ça pour ce mythe de ma jeunesse, une époque où je jouais avec mon Goldorak en bois et mon Arcadia à chenille balançant ses petits disques jaunes. Si j'avais pu les garder ...
Bref on s'en fout. Il me semble évident en entamant véritablement cette critique que je ne vais pas trop vous prendre de temps. Bien entendu, aller voir Albator pour un vieux Geek comme moi c'était un peu chercher quelques particules de nostalgie, de goûts enfantins oubliés, d'odeurs rassurantes. D'un point de vue technique, ce fut une très belle expérience. Les modélisations, les animations, ces textures de tissu, de cuir, ces grains de peaux aux couleurs mouvantes en fonction de la luminosité, ces détails multiples, une véritable démonstration de CPU et de cartes vidéos en pleine bourre. Hélas, nous touchons ici aux limites de la démonstration ; cet Albator est techniquement plus réussi que Beowulf, mais il est aussi plus froid et tellement moins intéressant, épique et jubilatoire. Les personnages à la Final Fantasy semblent plus destinés à un concours de bêtes de course informatiques qu'à satisfaire aux désiratas d'une intrigue, d'un scénario un tant soit peu emballant.
Cet Albator est porté par une mélancolie noire et sombre, appuyé par de longs dialogues à la pertinence pas toujours évidente. L'intrigue se déroule et nous la suivons, sans saveur véritable. Par moment j'ai eu l'impression de me retrouver devant l'une de ces oeuvres "trop bad ass trO terrible TroP mélancolique Dark power Twilignhtienne". O qu'il est trop beau gosse ! O que c'est trop sombre ! O que la vache ça c'est de la tragédie gothique. o que C trooooooooo Hentaï !!!!
La bande son ne parvenant jamais à nous faire décoller, cet Albator sombre qui reste dans l'obscurité comme s'il ne voulait pas vraiment participer à tout ceci, ces duels au sabre ... totalement illisible, trop de choses poussent à ne pas jubiler. Reste un abordage qui fut sympa, un plaisir de s'attarder sur cet Arcadia vraiment réussi. Mais le sérieux tue la flamme dans l'oeuf, d'autant que ce sérieux est assez lourdingue et confus.
Albator n'est pas une purge ; il se regarde sans avoir envie de vomir à la fin, même si la 3D n'apporte pas grand chose, comme d'habitude et jusqu'à la fin des temps depuis Gravity. Mais il se regarde aussi sans une autre saveur que celle de vieux souvenirs ou que l'impression d'assister à une séquence introductive d'un jeu video.
Résolution 2014 : être optimiste et heureux. Solution ? Attendre d'être surpris plutôt que de placer de trop forts espoirs qui risquent de décevoir. Alors je laisse la moyenne, pour mes souvenirs ... et surtout pour garder le napalm pour ce qui va suivre cette année de reboot douteux et de chefs d'oeuvres SF en puissance qui ont tout pour accroître fortement mes risques d'Uber Déception !