Le livre du romancier George Moore à l'origine de ce film se termine par l'une de ses phrases : "jamais je n'ai entendu une aussi belle histoire". Il est peu probable que cette remarque ponctue la réflexion d'un spectateur ou d'une spectatrice après la projection. Non pas que l'histoire n'est pas intéressante. Elle l'est, encore plus quand on découvre la période de publication (début du XXème siècle).
Le film s'éloigne peut-être trop de son personnage interprété très finement par Glenn Close. Les personnages secondaires n'ont d'utilité que celle de nourrir le doute d'Albert Nobbs. Leur donner de l'importance nous fait quitter Albert et toute l'émotion contenue en lui. Le besoin d'une reconstitution précise et d'un jeu avec les autres personnages fait passer au second plan la solitude, la vraie et terrible solitude de ce maître d'hôtel. Le livre raconte un personnage qui est un "peut-être", le film s'arrête aux bouleversements connus par les seconds rôles suite à leur rencontre avec Albert.