Un seul film peut difficilement couvrir l'épopée d'Alexandre III de Macédoine, dit "Le Grand", qui, en une bonne dizaine d'années a non seulement mis à genoux les Perses, l'ennemi séculaire des Grecs, mais s'est taillé un empire aussi vaste que l'empire romain (mais moins que celui de Gengis Khan). Beaucoup d'évènements jalonnant la vie d'Alexandre passent ainsi à la trappe : sa rencontre avec Diogène, le sac de Thèbes, la libération des cités grecques d'Anatolie, le siège de Tyr, son intronisation en tant que Pharaon, et ainsi de suite. Donc, un film en deux (voire trois) grosses parties aurait été plus approprié pour retracer la vie de ce conquérant.
L'autre gros point faible du film est l'acteur principal incarnant Alexandre : Colin Farrell. Avec sa tronche de voyou, affublé d'une perruque blonde, on n'a pas l'impression d'avoir en face de soi un personnage mythique, un demi-dieu capable d'écraser tout sur son passage, mais une sorte de folle tordue sur son char à la gay-pride. Personnellement, l'acteur jouant le rôle de Philotas, le fils du général Parménion, aurait fait un Alexandre bien plus crédible. Le reste du casting est plutôt bon dans l'ensemble et je dois même avouer qu'Angelina Jolie, incarnant Olympias, la mère d'Alexandre, s'en sort plutôt bien dans son rôle d'Agrippine grecque, prête à tout pour hisser son fils sur le trône de Macédoine.
Dans l'ensemble, en dehors des deux problèmes susmentionnés, le film n'est pas mauvais mais est quelque peu mal rythmé : tandis que la bataille de Gaugamèle aurait mérité un peu plus de temps à l'écran, certaines scènes s'étirent en longueur si bien que l'on finit par s'ennuyer. Par contre, pour la bande originale on est servi puisqu'elle est signée par le regretté Vangelis qui nous a livré quelques morceaux mémorables dont le magistral "Titans" ou encore le poétique "Roxane's Veil".
En résumé, Alexandre est un film qui n'est pas à la hauteur de sa bande originale. Pas un désastre mais pas une merveille non plus.