Le projet en lui-même était très prometteur, il fallait donner une image plus moderne que celle académique entrevue dans le beau film de Robert Rossen de 1956, Alexandre le Grand, où Richard Burton campait un magnifique conquérant. Hélas, Oliver Stone ne creuse pas en profondeur le personnage et ne cherche pas le biopic rigoureux avec anecdotes et événements historiques, préférant s'attarder sur les libations de Philippe de Macédoine (incarné par un très bon Val Kilmer) ou les démons reptiliens d' Olympias (incarnée par une séduisante Angie). Ainsi Stone met en place une psychologie de bazar qui tente d'expliquer l'icône historique qu'est Alexandre, avec ses égarements et sa bisexualité à peine effleurée... tout ceci est moyennement convaincant, en dépit d'un casting superbe et de beaux décors. Même les scènes de batailles ne sont pas totalement réussies, plombées par de lourds et peu esthétiques ralentis, mais par dessus tout, il manque à ce film une vraie dimension épique qu'on était en droit d'attendre d'un tel sujet. Je ne retiens de ce gâchis que la très belle BO de Vangelis. En gros, c'est pas ce qu'on appelle un ratage, mais plutôt une grosse déception...