In otio veritas
Charmante bouffée d'optimisme que cet Alexandre le bienheureux ! Armé d'un pitch relativement simple (un homme éreinté par le travail de la ferme conjugale décide de consacrer sa vie à la sieste et...
Par
le 30 juin 2015
20 j'aime
2
Charmante bouffée d'optimisme que cet Alexandre le bienheureux ! Armé d'un pitch relativement simple (un homme éreinté par le travail de la ferme conjugale décide de consacrer sa vie à la sieste et la pêche), c'est la représentation la plus pure de l'oisiveté que nous propose Yves Robert.
La paresse y est très agréablement mise en avant comme seule vérité de la vie. Philippe Noiret, rondelet et lent, campe à merveille cet Alexandre oisif. La relation, somme toute assez anecdotique finalement, avec ce petit chien dressé ajoute du charme à une intrigue fixe et heureuse de l'être. On n'est pas surpris de rebondissements, tant toutes les décisions d'Alexandre sont prévisibles. Mais on est tout simplement heureux de voir quelqu'un faire ce que tout un chacun désire mais n'ose jamais faire.
Ce travail est de plus agrémenté de plans fixes esthétiquement très beaux : la ferme, du reste assez sombre et impersonnelle, est bonifiée à la manière des peintres flamands du XVIIIe siècle, avec des couleurs rappelant les pays de cocagne. L'atmosphère bucolique ajoute à cette otium tant prisé des latins, où la philosophie et la musique accompagnaient de longs repos en bords de rivières.
On adhère assez facilement à cette jolie fable sans grande prétention. Y. Robert n'a pas souhaité faire là de coup d'éclat, mais simplement une déclaration d'amour calme et pragmatique au silence, au rien, à la paresse. Et cela fonctionne !
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les réalisateurs français au XXe siècle et Les meilleurs films de 1968
Créée
le 30 juin 2015
Critique lue 1.8K fois
20 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Alexandre le bienheureux
Charmante bouffée d'optimisme que cet Alexandre le bienheureux ! Armé d'un pitch relativement simple (un homme éreinté par le travail de la ferme conjugale décide de consacrer sa vie à la sieste et...
Par
le 30 juin 2015
20 j'aime
2
Eloge de la paresse : un film qui fait bien fantasmer des hommes et je ne parle pas de Marlène Jobert. La musique de Cosma se marie bien à cette apologie du plaisir de vivre. La simplicité du...
Par
le 1 janv. 2013
15 j'aime
Alexandre (Philippe Noiret) est un homme nonchalant et bon vivant. Mais il est marié à une femme ambitieuse et tyrannique (Françoise Brion). Elle décède brutalement et Alexandre décide de s'accorder...
Par
le 22 déc. 2022
11 j'aime
1
Du même critique
Masterpiece ! J'attendais de voir De Palma atteindre la maturité qui poignait à travers Phantom of the Paradise, et que je n'avais pas vu dans Carrie. Et là, c'est éblouissant ! Blow Out...
Par
le 1 sept. 2014
42 j'aime
1
Avec l'Eclipse, Antonioni présente le troisième volet de sa tétralogie (L'Avventura 1960, La Notte 1961, L'Eclisse 1962, Il Deserto Rosso 1963). Je choisis de critiquer celui-ci qui semble à mon avis...
Par
le 29 juin 2014
40 j'aime
4
Quel ne fut pas mon étonnement quand je vis que personne n'avais osé écrire une critique de cette splendide émission, de ce moteur à consumérisme, de cette gigantesque méthode Coué du capitalisme...
Par
le 13 août 2014
31 j'aime
4