C’est une réalisation de Jorge Riquelme Serrano. Il a écrit le scénario avec Nicolás Diodovich. Algunas bestias a été primé au Cinélatino, rencontres de Toulouse ainsi que dans la sélection du San Sebastian International Film Festival.
C’est toujours un plaisir de pouvoir parler du cinéma chilien. Sorti de Pablo Larraín, celui-ci manque d’exposition alors qu’il regorge de réalisateurs de talents. Nous allons donc prendre quelques minutes pour vous parler de Algunas bestias. Le scénario pourrait faire penser au pire film d’horreur quand une famille se retrouve dans une île loin de tout. Cela va réveiller leur pire instinct.
Alors coupon cours ce n'est pas un film horrifique. Jorge Riquelme Serrano décrit plutôt ce drame comme un portrait de la société chilienne. En effet, ce film en est une critique. Les grands-parents de cette famille sont des bourgeois. Ils représentent une classe sociale qui accapare les richesses du pays. Leur comportement est donc directement pour cibler l’attitude des classes sociales “dominante”. Sous les apparences du respect des bonnes manières et de la bienséance, se cache en réalité un fond très sombre. Ils vont même commettre de sombres exactions. C'est donc intéressant de prendre ces sujets et de gratter la surface pour finalement voir que ce n’est pas l’argent qui les rend meilleurs. Cette critique est tout à fait pertinente dans une société où le clivage social est très fort. D’ailleurs, il n'y a qu'à observer le comportement du seul personnage venant d’une classe plus populaire.
La pertinence de ces propos va être mise en forme par un contenu des plus gros à prenant. La tension dans cette famille est excellemment retranscrite. On voit avec plaisir à les voir se transformer au fur et à mesure que la situation dégénère pour eux. Chaque protagoniste va avoir sa propre évolution. Ana et Alejandro veulent de l’argent des riches propriétaires que sont les grands-parents. Quant aux enfants, c’est plus une inspiration de liberté sous le joug de l’autorité. Tout ce monde fonctionne très bien ensemble et c’est agréable à voir. On va être facilement happé par le contenu et le contenant.
Il faut dire que le casting brille. Les deux rôles phares des grands-parents ont été confié à Alfredo Castro et Paulina García, qui sont connu dans le milieu du cinéma et du théâtre chiliens. Vous avez peut-être déjà vu Alfredo Castro dans les films de Pablo Larraín, No et El Club. Gastón Salgado est aussi une très belle découverte sous les traits du mari Alejandro, tout comme la très émouvante Consuelo Carreño dans le rôle de la fille.