Série B des années 40, le film tire son épingle du jeu par l’éclat de son Technicolor et le charme désuet qui émane de ses décors au pinceau. Si le dépaysement est cependant au rendez-vous grâce à la qualité de ses costumes, à certains intérieurs plutôt réussis et à sa fidélité à l’histoire, le tout manque cruellement de panache.
L’époque n’y est pour rien (de grands films d’aventures épiques ont déjà été tournés en 1944) mais les choix de narration sont discutables. Ainsi les scènes d’action (et c’est plutôt curieux) sont sacrifiées aux scènes d’intrigue, et le tout paraît donc plutôt bavard. Par ailleurs, l’histoire d’amour manque totalement d’épaisseur et de crédibilité. Trop de naïveté et de lacunes dans ce récit linéaire et sans surprises en font, en fait, un spectacle désincarné.
Le héros principal manque aussi de charisme et de fougue pour emporter le morceau et gommer les défauts de narration. Du coup, il ne reste qu’un petit film à l’ancienne coloré, certes divertissant, mais globalement paresseux. On a vu bien d’autres productions de ce genre, sur un sujet prétexte ne tenant qu’en quelques lignes, se révéler bien plus virevoltant et emballant que cet Ali Baba… globalement décevant.