A la surface, le monde est fou, restez chez vous !

13ème classique d’animation des studios Disney, adaptation du célèbre roman et de sa suite signés Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles n’est pas un Disney comme les autres. Apparaissant comme une succession de scènes ne semblant pas claires où les situations s’enchainent rapidement, cette œuvre fantastique nous plongera avec son héroïne dans un monde illogique, peuplé de personnages laissant perplexe. Pendant une heure et quart, évadez-vous de la réalité et suivez les fantasques aventures d’Alice.


La drogue c’est mal...m’voyez


Lewis Caroll, on ne sait pas quelle substance il a snifé ou c’est injecté dans les veines, mais ça doit sans aucun doute être la même chose que les auteurs de la comptine « Une souris verte ». En apparence, Alice au pays des merveilles déborde de fantaisie, de folie, de paradoxe, d’absurdité et d’ambigüité. C’est là tout le génie imaginatif de Lewis Caroll. Le spectateur, ouvert ou non, perd ses repères, tout comme son héroïne. Pourtant, tout comme les illustrations du livre original (si vous le voulez, regardez le travail de John Tenniel), les dessins (avec Mary Blair, illustratrice ayant participée à la conception de Peter Pan et Cendrillon, officiant ici comme directrice artistique et quelques récupérations d’esquisses du dessinateur David Hall), animation et diversité des nombreux personnages fascinent.


C’est un fait, les gens aiment ce qui est bizarre. Avec l’univers d’Alice, les voila servis. A l’époque, tout comme aujourd’hui, ce film touche à toutes les générations, interpelant les adultes d’un point de vue logique tel un puzzle (double lecture, sens cachés comme cette grosse allusion aux méfaits de la prise de stupéfiants), et, pour les enfants, éblouit par ce monde où rêverie et liberté s’entremêlent.


Des scènes iconiques, des personnages et des répliques mémorables, des dialogues de sourd, des couleurs vives, des jeux de perspectives, des inversions de gravité, des changements de formes et tailles d’objets/personnages, nous sommes loin de l’émotion d’un Bambi, Pinocchio ou Dumbo, mais quelle aventure ! Disney oblige, la narration musicale sera forte, bien plus forte que dans les autres films. La musique et le style visuel d’Alice fonctionnent, se marient bien. Le dessin, la gestuelle des personnages sont d’une réussite totale. Cette réussite, on l’a doit en partie à cette idée que Kathryn Beaumont, l’actrice prêtant sa voix à Alice a tournée de vraies scènes, en costume, avec de vrais décors, afin que cela inspire les dessinateurs.


Le film est construit de sorte à ce qu’on est la sensation qu’on peut le diviser en plusieurs parties individuelles, comme des épisodes à la mise en scène et réalisation différente (d’ailleurs, chaque partie changeait de réalisateur). Ainsi, nous naviguons de tableaux en tableaux, rencontrant des personnages loufoques et extravagants (mention aux papillons aux ailes ressemblants à des tranches de pain de mie tartiné de miel). Une petite promenade d’une petite heure dans un monde fantastique. C’est un fait, Alice ne possède pas un récit très palpitant et structuré. Quant aux enjeux, y en a-t-il vraiment ? Pourquoi ce film fascine-t-il autant de monde ? Pourquoi tient-il une place si importante dans la culture populaire et dans notre conscience? Réponse : pour ses images, ses chansons et son animation.


Poétique, métaphorique, symbolique, complètement déjanté, embrouillant : le Disney qui déstabilisait


Elle a faillit se noyer dans ses propres larmes, elle a gobée des champignons étranges l’ayant fait grandir et rapetisser, elle a rencontré des jumeaux qui lui on conté l’histoire d’un charpentier et un morse voulant becter des bébés huitres, des fleurs se sont foutues de sa tronche, une chenille fumant le narguilé l’a dénigrée, elle a manquée de se faire brûler vive dans une maison par un dodo hystérique encouragé par le lapin blanc devenu sadique, personne ne semblait vouloir l’aider, elle a joué à une partie de croquet en se servant d’un flamand comme maillet, puis elle a échappée à la décapitation à cause d’une histoire de roses blanches peintes en rouge, avec Alice au pays des merveilles, il faut avoir les nerfs accrocher, laisser ressortir son âme d’enfant et ne surtout pas oublier que la jeune fille rêve (ou pas…) sinon vous êtes foutus, bons pour aller voir un psy ou sombrer dans l’alcoolisme ! L’insouciance et la naïveté seront donc de mise. Auquel cas, ce film, vous le verrez plus comme un cauchemar angoissant qu’une « merveille ».


Des messages, des symboles et autres sujets amenant à la réflexion, ce ne sera pas ça qui manque dans notre film. En effet, il y a bien quelque chose derrière toutes ses étrangetés perturbantes :


• Encouragement pour l’enfant à découvrir la vie,
• Apprendre à s’affirmer,
• Importance de la loi,
• Importance de la politesse,
• Apprendre à ne pas rejeter les gens différents,
• Savoir être raisonnable,
• La curiosité est un vilain défaut (Alice l’apprendra à ses dépend en se lançant la poursuite du lapin),
• Quête identitaire,
• Ne pas suivre les inconnus (cf : l’histoire des petites huitres),
• Rêver peut nous faire évoluer, nous remettre en question,
• Critique de la femme superficielle (cf : la scène des fleurs),
• L’exploitation des plus faibles.



Le Lièvre de Mars : C'est simple pourtant ! De janvier à décembre,
non…voyons. 30 jours de non anniversaire, ça ne…un anniversaire... non
! Oh-oh-oh-oh! Elle ignore ce qu'est un non anniversaire!! C'est très
bête ouh ouh ouh! Le chapelier : Nous allons éclairer sa lanterne!
Vous n'avez qu'un anniversaire par an. Le lièvre : un anniversaire
seulement par an! Le Chapelier : mais...s’il y a 364 Nooooooooon
anniversaire. Le lièvre : Aujourd'hui nous fêtons un de CELAAAAAAA!



Au final, regarder Alice au pays des merveilles, pour l’apprécier à sa juste valeur, c’est accepter d’en vivre son absurdité et sa loufoquerie. Porté par des personnages plus cocasses et charismatiques les uns que les autres, d’un rythme plutôt lent où pourtant les situations s’enchainent vite, ce film, à des années lumières des œuvres habituelles des studios Disney, allant jusqu’à faire perdre au spectateur ses repères, est un digne chef d’œuvre à voir et à revoir sans modération. Si ce n’est pas encore fait, précipitez-vous sur les deux suites version live.

Jay77
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le 1 sept. 2017

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Jay77

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