Alice 1 : Retour au Pays des Merveilles

Et c'est parti pour la critique du Disney Live du jour ! Quand j'ai commencé ma critique, j'avais fait une critique sur ce film que j'ai plutôt apprécié. J'avais fait une critique plutôt positive (je n'ai pas dit que le film était excellent mais qui était de bonnes factures). Problème, j'étais presque tout seul contre une multitude de critiques qui défonçaient ce film. Autant pour les 4 Fantastiques ont pouvait se dire que ouais, vu que la Fox avait massacré c'était normal qu'on avait des avis plus que divergents. Mais ce film ? Surtout qu'il a eu le milliard de dollar de recette (je dis ça mais on a eu les Minions qui ont fait pareil). Du coup je me suis senti à la fois perplexe et perdu. Pourquoi tant de haine ? Du coup je l'ai regardé une nouvelle fois afin d'essayer de comprendre le paradoxe. Es-ce moi qui étais dans l'erreur ou les critiques qui n'avaient pas compris certaines choses. Ben au final, ni l'un ni l'autre en faite. D'une part j'ai vu bien plus défauts qu'auparavant et d'autre part il y a certaines choses à mettre en évidence.

La réalisation Burtonienne est- elle mauvaise ?

D'une part, le film est plus réussi que la Planète des Singes. Cela est une évidence. Donc si vous êtes du coté de Durendal, laissez tomber. Ce critique est un anti-Burton compulsif donc niveau objectivité pour Tim Burton c'est 0. L'aspect sombre du Pays des Merveilles est bien réussi et cohérent dans la narration. Ce n'est pas aussi psychédélique ou colorée que dans d'autres adaptations (et je sais de quoi je parle j'ai vu la plupart des adaptations). Cela est cohérent et gothique car Alice est à cette époque une adolescente en plein introspection. Elle n'a plus la même innocence que quand elle était jeune. Bref, représenter un Pays des Merveilles plus sombre n'est pas une mauvaise idée bien au contraire et surtout, on parle d'un pays imaginaire ! L'imagination peut prendre plusieurs formes et pas toujours enfantine. Par contre, elle n'est pas parfaite pour autant car d'une part, on sent que Burton n'exploite pas à fond les possibilités du fond vert, faisant qu'il y a certains plans plus statiques. D'autres parts, le fait que le monde réel soit aussi sombre que le Pays des Merveilles. Ce n'est pas un énorme défaut en soit mais cela casse le contraste entre les deux mondes. Et enfin, certains plans pas raccords

Quand aux personnages, on a du pour et du contre

Mia mise en avant...mais absente

Alice jouée par Mia Wasikowska. Bon déjà, la belle est une bonne actrice. Non plutôt une actrice correcte. Je l'ai aimée dans Crimson Peak. Par contre c'est vrai qu'à l'époque, elle débutait alors qu'elle avait le plutôt bon les Insurgés dans son C.V. Parce que oui dans ce film, elle ne joue pas. Pas qu'elle n'arrive pas à jouer la petite adolescente, mais elle est inexpressive dans tout le film. Elle joue à peine l'étonnée quand elle est dans le Pays des Merveilles ! Et cela fait tache. Par contre, la voir en mode Jeanne d'Arc n'est pas aussi insultant que Bella Swan. Parce qu'on voit qu'elle porte l'armure mais qu'elle a des difficultés pour combattre le Jabberwooky (joué par...Christopher Lee ?)

Le Chapelier (Johnny Depp) est très classe et cool. Seulement il y a un bug : il prend trop de place. Je n'ai rien contre le faite que le chapelier ait une histoire plus dense et plus sombre car cela le rend aussi important qu'Alice. Mais le personnage est tellement mieux fait et Johnny Depp le joue tellement bien qu'il éclipse Alice littéralement. On est plus investi par le sort du Chapelier que d'Alice. C'est le même gros défaut des Pirates des Caraïbes, on s'en fout de Will Turner ! Tout ce qu'on veut c'est Jack Sparrow ! Sauf que dans Pirates de Caraïbes, le personnage de Will n'est que très peu éclipsé par le celui de Jack. Alors qu'ici le Chapelier dévore Alice littéralement.

La Reine Rouge (Helena Bonham Carter) est ... comment vous l'expliquez :
Qu'on lui coupe la tête !

Voilà. C'est en réalité Cartman au féminin. Elle possède tous les défauts du monde et est affreusement détestable. C'est une vilaine qu'on aime détester comme Beatrix Lestrange. Un peu dans le sur-jeu mais pour un tel personnage ça passe.

Le Valet (Crispin Glover) n'est pas si important que ça, mais il est assez classe en second qui n'aime pas la Reine.

La Reine Blanche (Anne Hattaway) est une version gracieuse de la déesse Athéna de Saint Seiya (l'agacement en moins). Elle n'est pas si exploitée que ça mais bon. Elle a quand même un aspect faussement angélique et détachée.

Absolem (Alan Rickman) est le sage qui guide Alice et c'est tout. Oui c'est rapide.

Chess, le Chat du Cheshir (Stephen Fry) est comme à son habitude. Malicieux, mais clairement du coté d'Alice (là où dans l'animé il était plus ambiguë)

Sinon, le reste sont peu ou prou les mêmes que dans l'animé. Il y a bien le Lapin Blanc (Michael Sheen) qui change un peu de l'habitude (on va y venir), mais le reste pas de changements

Une histoire qui se suit bien mais qui fait plus remake que suite

L'histoire est bien racontée et se suit bien. C'est indéniable. En plus elle s'accorde à son univers. Par contre ce que je reprocherai, c'est l'aspect suite. L'histoire est plus un remake version dark d'Alice au Pays de Merveilles l'animé. Du coup, le scénario devient incohérent avec l'aspect suite et on droit à une répétition. D'accord Alice ne se souvient pas, mais les protagonistes ne font pas de gros efforts pour l'aiguiller. Au point que du début à la fin, tu la sens toute perdue dans cette histoire et presque pas investie.

Cela dit, mettre un peu plus de tension dans le monde en faisant d'elle une élue de la prophétie n'était pas une mauvaise idée en soit, mais le fait que le film ne soit pas claire dans l'aspect suite fait que cela est en contradiction avec l'aspect rêve qu'elle ne cesse de nous marteler. Au bout d'un moment il faut vous décider ! Même pire la suite du film rompt une bonne fois pour toute avec cette ambiguïté. Bref on a donc une histoire plutôt sympathique mais assez décousue en terme de narration. Cela en fait des défauts !

Bilan ?

Que beaucoup de personnes détestent ce film malgré son succès ? Honnêtement, c'est compréhensible. Mais tout n'est pas à jeter. La musique de Danny Elfman est excellente et la réalisation reste de bonne facture globalement. Cependant, il y a beaucoup d'imperfections dans ce film auquel on ne peut pas passer à coté. Sa suite en gomme quelques unes, mais bon. Bref, c'est un film que je place dans mes plaisirs coupables assumés. Rien que pour la dance de Johnny Depp.