Je suis une grande fan de Tim Burton, depuis toujours, et j’avais adoré sa version de Alice au Pays des Merveilles en 2010. Tout y était d’une incroyable beauté : les décors, les costumes, les maquillages, les couleurs générales etc. J’avais trouvé le film très bon, et loin de mériter la volée de bois vert qu’il s’était pris par les critiques presse et spectateurs. J’ai donc été surprise de découvrir, il y a quelques jours seulement, qu’une suite avait été mise en chantier. Je baigne pourtant dans le milieu des journalistes et blogueurs cinéma, mais je suis complètement passée à côté. Loin de me rassurer, je me suis demandée comment un film de Burton avait pu à ce point passer inaperçu jusqu’à sa sortie en salles avant-hier, lui qui s’apprête à dévoiler Miss Peregrine et les enfants particuliers ainsi que Beetlejuice 2. Finalement, j’ai découvert que cette suite était réalisée par James Bobin, et qu’elle n’impliquait Tim Burton qu’à la production. Voilà sans doute l’explication. Quoiqu’il en soit, curieuse comme une pie, j’ai tout de même décidé de me plonger dans cet univers une seconde fois. Alors, à la hauteur du premier ou pas du tout ? Petit résumé :
Après quelques années passées en mer, pour faire du commerce en Chine notamment, Alice est de retour à Londres où elle va devoir faire face à une situation financière compliquée. Alors qu’elle se trouve dans le manoir de Hamish Ascot (l’homme qu’elle a refusé d’épouser dans le premier film), auquel elle souhaitait demander de l’aide, elle croise le chemin du papillon Absolem et décide de le suivre. Arrivée en face d’un immense miroir, elle s’aperçoit qu’elle peut passer à travers. Sautant le pas, elle se retrouve de nouveau au Pays des Merveilles, où elle va revoir tous les héros du premier film. Malheureusement, elle va aussi apprendre que Le Chapelier Fou s’éteint à petit feu, après avoir découvert que sa famille n’était probablement pas morte il y a des années comme il le pensait. Incapable de retrouver leur trace, et faisant face à l’incompréhension de ses amis qui ne le croient pas (Alice en tête de liste), il se laisse mourir de chagrin. La Reine Blanche informe alors notre héroïne qu’elle peut agir pour sauver Le Chapelier, en remontant le temps pour découvrir ce qu’il s’est réellement passé lors de leur présumée mort. Mais comme toujours, rien ne se passe jamais aussi facilement, et elle va rencontrer de nombreux obstacles.
Je ne vais pas m’étaler de long en large sur la psychologie profonde des personnages ou sur le sens de la vie. N’oublions pas qu’il s’agit d’un film Disney, supposément compréhensible à partir de six ans ! Je vais donc m’en tenir aux critères qui font à mon sens un bon film pour enfant et amateurs adultes du genre (comme moi). Pour commencer, je voudrais déjà pousser deux bons coups de gueule sur le lynchage gratuit que subit ce film, tout comme son prédécesseur avant lui. Non, ce n’est pas un problème qu’il soit presque entièrement tourné sur fond vert, pour incruster des décors de synthèse. On parle du Pays des Merveilles je le rappelle, donc je vois difficilement comment faire autrement. Les incrustations sont en plus franchement bien faites, à part sur un ou deux plans limites avec le personnage du Temps. Autre point, non, les acteurs ne sont pas mauvais, loin de là ! Le doublage français l’est peut-être, je ne sais pas, mais en version originale ils sont tous très bons. J’ai même été surprise par le jeu de Johnny Depp, dont j’apprécie pourtant la voix française, mais qui donne un ton très différent en VO. Lorsque j’avais vu le premier film, je n’avais regardé que la VF, et j’étais déçue de voir que le doubleur jouait Le Chapelier comme Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes. J’ai alors cru qu’il ne faisait que suivre Depp, et que le problème venait sûrement de ce dernier. Mais non, j’ai eu confirmation hier que le problème venait bien du doubleur. Johnny Depp est une fois de plus mémorable, et Mia Wasikowska est bien meilleure qu’il y a six ans. Beaucoup plus sûre d’elle dans le rôle d’une Alice plus mature. Moralité, pour se faire un réel avis sur le jeu des acteurs, mieux vaut voir le film dans sa langue originale.
Alice de l’autre côté du miroir est fidèle à la qualité et l’esprit du premier volet de 2010. Même style baroque, même couleurs acidulées, même univers poétique. Tous les ingrédients qui avaient fait rêver petits et grands sont toujours là. L’absence de Tim Burton derrière la caméra ne se ressent absolument pas, et James Bobin s’inscrit parfaitement dans sa continuité. Cette adaptation n’est pas fidèle au livre éponyme publié en 1872, suite également du Alice au Pays des Merveilles de 1865. Celui-ci était beaucoup trop compliqué à transformer en film, et ne faisait pas directement références aux aventures vécues par Alice la première fois. Il était donc inconcevable pour Disney de ne pas faire allusion au passé, et je peux les comprendre. Ils ont donc décidé de concocter un scénario original, tout en gardant les thématiques principales du roman ainsi que son titre.
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