Ce sont deux comédiens que j'apprécie beaucoup, deux acteurs majeurs de la scène française. C'est pour eux que je suis allé voir le film et je n'ai pas été déçu : ils y sont très bien. Leurs personnalités sont en fort contraste et le mariage des deux fait des étincelles. Ils portent le film sur leurs épaules et pendant plus d'une heure, on est sous leur charme et captivé par l'histoire. On attend de grandes choses de leur entente, complicité, complémentarité. La mairie de Lyon est en effervescence, le maire (Paul Théraneau / Fabrice Luchini), vieux politicard à bout de souffle, s'est entiché intellectuellement de la nouvelle recrue, Alice (Anaïs Demoustier), jeune normalienne pleine d'"idées". Il ne peut bientôt plus se passer d'elle. Beaucoup la jalousent. Elle connaît une promotion éclair, devient quasiment l'éminence grise du maire qui, à son contact, retrouve sa pugnacité, ses ambitions et une vision (?) politiques. Il veut, il va représenter la candidature socialiste aux Présidentielles. Son discours annonçant celle-ci au congrès de la Gauche et qu'il prononcera en fin de journée, ils le rédigent à deux. C'est une déclaration pleine de mordant, dont chaque mot est soigneusement pesé pour frapper les esprits et emporter leur adhésion. Et puis... ont-ils trop tardé, trop joué sur les nerfs des représentants socialistes qui attendaient impatiemment ce discours, trop inquiété ? L'histoire finit en une abrupte queue de poisson, assez peu explicable, du moins que je n'ai pas trop comprise. J'étais pourtant attentif. Le soufflé avait monté, monté pendant près d'une heure trente et... il retombe dans le dernier quart d'heure, bizarrement. Et avec lui mon enthousiasme.
Pourquoi Théraneau jette-t-il l'éponge aussi vite ? Pourquoi Pariser nous donne-t-il de fausses espérances, avant de nous signifier brutalement que tout ça est inapplicable, impraticable, chimérique ?
J'avais pensé mettre "7" et puis non, "6" seulement.
Ce qui ne retire d'ailleurs rien au charme fou, à la malicieuse présence d'Anaïs Demoustier qui réussit presque à mettre Fabrice Luchini dans sa poche, à moins que, charmé lui aussi, il lui laisse, délibérément et en grand seigneur, le premier rôle. Mais... à part ce beau duo d'acteurs, je n'ai pas vu grand chose d'autre dans ce film qui promet sans tenir et ne sait ni où il va, ni ce qu'il veut nous dire, sinon peut-être que le parti socialiste est une institution qui n'a plus ni idées, ni tripes, ni solutions (autres que de gérer au mieux l'ingérable), et qu'il est malade de l'écologie, des Verts et des problèmes qu'ils soulèvent au niveau de la préservation de la planète.