L'échange des idées, oui, mais de quelles idées ? Surtout qu'une commune de 50 habitants ne pourrait pas vivre que sur des échanges d'idées, alors ne parlons même pas d'une immense métropole comme Lyon. Et il faut bien que certaines de ces idées, bonnes ou mauvaises, soient appliquées, car il y a une ville à faire vivre…
Ah, la municipalité d'une très grande ville ! Les déplacements du maire y sont identiques à ceux d'un chef d'état ou d'une altesse royale. La plus petite communication est un enjeu de premier ordre. Tous les projets, même les plus fumeux, y sont envisagés sérieusement (ce qui fait que l'on est dans un monde réel dans lequel l'absurde est totalement à sa place !).
C'est dans ce milieu qu'évoluent les deux protagonistes. L'intrigue se concentre sur eux. Les autres ne semblent être que des petits seconds rôles, voire des figurants. Au moins, le titre ne tente pas de cacher cela. Alice et le maire vont échanger des idées tout du long, voilà le sujet. Un parti-pris qui peut légitimement perturber. Il a pour conséquence que les deux acteurs ont un sacré travail à faire pour que le film tienne jusqu'au bout.
La réalisation, quant à elle, ne fout pas grand-chose si ce n'est enregistrer, sans se casser le cul à essayer de gratter, ne serait-ce de temps en temps, une minuscule originalité ou une minuscule audace de mise en scène pour s'élever un peu au-dessus de la platitude complète. Toutes les histoires ne sont pas destinées à fournir une avalanche de fulgurances visuelles ou narratives, mais tout de même...
Fabrice Luchini est le meilleur pour faire du Fabrice Luchini. C'est normal, c'est Luchini. Anaïs Demoustier est entièrement à la hauteur du Luchini, tout en apportant une bonne dose de fraîcheur tout à fait bienvenue dans un film qui aurait risqué d'être trop morne sans cela. En effet, exposer des idées, ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus vivant cinématographiquement.
Bref, les idées ne font pas tout, il y a les acteurs aussi, heureusement… Pour le reste...