Let the circle be unbroken : au menu de l'alien cette fois-ci, de la fine chère !

Comme dans le film de Ridley Scott, on a des décors assez glauques, une sensation d'enfermement liée à la particularité du pénitencier qui est un peu comme un vaisseau, et qui présente également une dimension labyrinthique avec ses nombreux couloirs et conduites en tout genre.

Dans ce cadre, Ripley semble plus que jamais seule : elle est la seule survivante du crash de son vaisseau et se retrouve être la seule femme dans un pénitencier autogéré par les prisonniers eux-mêmes, de dangereux criminels, dont des violeurs, qui n'ont pas vu une femme depuis une éternité. Sans parler du doute qui la submerge quant à l'éventuel responsable du naufrage de son vaisseau. Seul le docteur semble être un ami, mais il cache quelque chose, et de toute façon son compte est réglé très vite dans le film (bien trop vite à mon goût car c'était sans doute le personnage le plus intéressant du film, je regrette que les scénaristes n'aient pas choisi d'exploiter davantage l'ambiguïté de ce personnage).

Et puis le doute se transforme en certitude : la bête est là, danger pour la prison et ses occupants, danger pour Ripley bien sûr, mais surtout danger pour l'humanité.

Ripley est seule contre tous, on l'a déjà dit (contre l'alien, contre les prisonniers, et aussi contre les membres de la mission de sauvetage), mais elle a ici une dimension christique : elle doit vaincre le mal, tuer la bête mais aussi offrir en quelque sorte une rédemption à ces hommes fourvoyés en de mauvais chemins, même si cela passe par la mort.

Ce qui est intéressant ici, c'est que le danger pour Ripley ne vient pas que de l'alien, et que tous les personnages, y compris l'alien, sont dans le film tour à tour chasseurs et proie.

Le film monte en puissance, mais j'ai trouvé le final long et décevant (la faute peut-être à la version longue) : le combat final est beaucoup trop long, on tourne un peu en rond : il y a trop de portes, trop de tunnels, trop de leurres humains, pas assez de repères, ce qui fait qu'on ne comprend pas grand chose de la réalisation du plan pour coincer la bête. Trop de victimes aussi, même si c'était inévitable du fait du scenario de départ...

A l'instar d'un titre manquant un peu d'originalité, je trouve que le film manque de souffle. Pas grand-chose à dire sur la réalisation, soignée et maîtrisée, peut-être un peu trop d'ailleurs. C'est froid, on a du mal à avoir peur, on voudrait bien, mais non, car il est difficile de s'identifier un tant soi peu à ces barjots de prisonniers, et même à Ripley je trouve. Je ne suis pas fan non plus des effets spéciaux et notamment des images de synthèse qu'on a au début (pour l'extérieur), je trouve que ça fait beaucoup trop artificiel. Je trouve aussi que Fincher en fait trop : le cigare qui tombe au ralenti, les corps soufflés par les explosions, la caméra subjective à l'envers de la bête qui court au plafond, etc.

Bref, un film qui partait bien, avec une relation intéressante entre Ripley et le docteur, une situation tendue avec prisonniers, mais ces thèmes sont assez vite évacués pour tout centrer sur la lutte contre la bête qui s'avère assez classique, s'étale inutilement et se termine sans grande surprise.

PS : à noter que le médecin a des faux airs de Poutine (en un peu plus sympa quand même) tandis le chef adjoint du pénitencier m'a fait penser à Dany Boon sur certains plans (remarques sans intérêt mais je les mets quand même, na !)

PS2 : ma critique d'Alien : le huitième passager, de Ridley Scott (7/10) : http://sens.sc/LbjtUM

d'Aliens : le retour, de James Cameron (4/10) : http://sens.sc/Z3zDbQ

et d'Alien : la résurrection de Jean-Pierre Jeunet (6/10) : http://sens.sc/15rIpoI

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le 7 juin 2012

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socrate

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