Clivage

Voilà un film qui aura subit toutes les attentes, toutes les craintes, et semé la zizanie chez les fans de ce bon vieux Ridley Scott. Je ne désirais pas écrire de critique sur ce film, mais suite à la déferlante d’avis négatif, et à l'invective vide d'argument concret de Durendal (comme d'hab j'ai envie de dire) me voilà bien obligé de partir en croisade.
Posons le contexte. La saga Alien : Joyaux de la SF que l'on ne présente plus, cependant si le premier est devenu culte et que le second est d'une qualité certaine il est clair que les épisode 3 et 4 sont loin d'être des chefs-d'oeuvre. Ainsi après avoir quelque peu perdu la saga qu'il à fait naître Ridley Scott décide de récupérer son bébé et réalise Prometheus : un prequel qui souleva moult haine et mépris.
Mais alors qu'en est il de Alien Covenant, sa suite direct ?
Premièrement la réalisation est excellente et Scott nous offre des scènes d'une tension rare.

Les scènes de dialogue/philosophique sont bien orchestré et servis par une direction d 'acteur impeccable (magnifique prestation de Fassbender). Le film verse dans la métaphore et le métaphysique sans expliquer bêtement le propos philosophique sous-jacent. Les questionnements de David le démiurge fou, sur la création, l'amour et les sentiments transparaissent autant dans la mise en scène et dans la gestuelle que dans les dialogues. On peut également mentionner la composition musicale tout simplement excellente.
Mais alors pourquoi tant de haine ?
Tout d'abord le film n'est pas exempt de défaut : on pourrait regretter une baisse de rythme sur la fin ainsi qu’une scène final en demi-teinte devant le reste du film. Mais le cilvage vient surtout du scénario et de l'orientation que prend la Saga. Les premiers Aliens se concentraient sur l'aspect "horreur" de la saga en se contentant d'améliorer le bestiaire de xénomorphes disponible. Mais voila depuis Prometheus Ridley Scott se lance dans l'explication de la paternité des aliens, et souhaite créer tout une mythologie autour d'eux et des "ingénieurs". Un choix qui déplaît et ça peut se comprendre : l'univers d'Alien appartenait au spectateur, nous étions libre de répondre nous-même aux questions que soulevait la saga originale : "d'ou viennent les xénomorphes ?", "Quelle est la planète où se pose le Nostromo ?", "Que ? Qui? Quoi?". Mais Ridley en à décidé autrement : il veut répondre à ces questions en étoffant la mythologie d'Alien, nous privant ainsi de ce que nous spectateur avions imaginé quitte à nous décevoir. Ce choix ont l'avais déjà reproché à Ridley Scott lorsqu'il avoua la vrai nature de Deckard dans Blade Runner. Le Fossoyeur de Film à d’ailleurs réalisé une vidéo à ce sujet (sa toute première) qui soulève la question : A qui appartient l'univers d'un film ?
Et c'est cela qui semble déboussoler un bon nombre de fan qui se sentent privé de leur univers par des explications qui les déçoivent. Mais c'est un choix artistique comme un autre que de vouloir étendre son univers et Ridley Scott le fait très bien. Premièrement parce que le scénario d'Alien Covenant est bien mieux ficelé que celui de Prometheus. Ensuite parce que l'univers qui nous est offert est visuellement très riche, dans la continuité de ce qu'a pu offrir la saga en terme d’esthétique morbide. cette extension d'univers n'est pas gratuite, elle mène à plus de question mais surtout à des question différentes !
Bref les orientations de la saga peuvent décevoir mais ne sont pas sans but, enfin on en oublierai presque l'essentiel : Alien Covenant est avant tout un bon film indépendamment de sa place dans le mythe de l'Alien.