Hellbound : Hellraiser II est, comme son nom l’indique si bien, la suite du Hellraiser premier du nom adapté de l’œuvre de Clive Barker. L’histoire commence là où le film précédent nous a laissés, avec une Kristy en asile psychiatrique, traumatisé par les évènements du premier opus. Celle-ci s’apprête à vivre sa seconde rencontre avec les cénobites, ces êtres trans-dimensionnels muent par la volonté d’infliger moult souffrance à quiconque croise leur chemin.


Si le premier volet de la saga, réalisé par Barker lui-même, traite plus subtilement les questions d’érotismes sadiens et de la quête de transgression des personnages, celui-ci se penche vers une approche différente, plus visuelle, plus forte.
Le film embrasse complètement son côté série B et se donne à fond pour développer son esthétique macabre et va beaucoup plus loin que son prédécesseur dans cette démarche. Dès la fin de la première demi-heure le film décide de placer son intrigue dans la dimension Cénobites et c’est là que l’œuvre bascule. Dans cet enfer sadomasochiste la direction artistique ne se fixe aucune limite. Les décors et l’esthétique me rappellent les peintures de Zdzisław Beksiński, et je pense que sincèrement que Tony Randel s’est inspiré de son univers visuel dans la conception des décors. Cet univers, il touche à quelque chose de profond, a un malaise intérieur, à l’essence même de l’angoisse. Une scène en particulier, ce plan large ou deux protagonistes courent sur un pont labyrinthique aux dimensions infinis, avec au loin le dieu Léviathan qui les domines. Ici rien de gore, ni de sanglant, mais une terreur profonde qui vient des perspectives écrasantes : on nous montre que les personnages ne sont rien face à cet enfer.


Mais alors qu’en est-il du fétichiste SM, celui qui tache les draps et fait tourner de l’œil grand-maman?
Eh bien, Hellraiser II assume toujours sa fascination morbide pour l’esthétique gore. L’érotisation des corps écorchés, et principalement celui de Julia, résulte un mélange de dégout et de désirs qui transcende les codes du body-horror pour accéder à quelque chose qui tiens plus du fantasme macabre que du dégout brut. Il est facile d’oublier les errements scénaristiques pourtant légion et quelques fautes de mauvais gout certaines dans la réalisation tant l’on fait face à une œuvre qui se veut avant tout sensoriel.


C’est décidément une œuvre a part qui gardera une place dans mon catalogue de film d’horreur.


Nota Bene : dans mes recherches j’ai vu que l’équipe s’est inspiré des peintures d’Escher, mais je maintiens mon observation initiale.


PS : Ne faites pas comme moi ! Ne mangez pas pendant le visionnage au risque de, au mieux : vous couper l’appétit, au pire : recracher la soupe sur le tapis.

heomond
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le 23 mai 2020

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