Asperge le mytho
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Non franchement, je n'ai pas peur de l'avouer mais les 15 premières minutes d'Alien : Covenant, à défaut d’une grande, originalité sont plutôt sympathiques. On y découvre des effets spéciaux efficaces mêlée à une direction artistique sublime. Même s’il y a matière à tiquer devant les ressorts scénaristiques assez maladroits (tiens et si on enlevait nos casques sur une planète inconnue dont on vient d’arriver il y a à peine 5 minutes ?), le suspens instauré et les scènes de combat digne d’un film de guerre s’avèrent être plutôt plaisants.
Mais 15 minutes ne suffisant pas à faire un film, le soufflet retombe très vite. Si on pouvait passer sur les incohérences scénaristiques des premiers moments, celles-ci finissent par prendre trop d’ampleur pour en passer outre et font très fréquemment lever les yeux au ciel. Les protagonistes ne sont pas en reste et manquent clairement de charisme dans leur traitement, le tout étant appuyé par des décisions dont on ne veut plus voir dans un film d’horreur du style « séparons-nous, c’est plus prudent ».
Alors oui les films Alien n’ont jamais été réputés pour la logique irréfutable de ses personnages mais retrouver les mêmes ficelles en 2017 que des films sortis dans les années 80-90 fait clairement tâche. Un élément d’autant plus gênant lorsqu’on retrouve le père de la franchise aka Ridley Scott aux commandes. Pourtant il y a bien une volonté d’innover notamment en insufflant une réflexion métaphysique sur le mythe de la création et le rapport entre créateur et créature. Une idée qui aurait pu être vraiment bonne idée si son traitement n’était pas aussi erratique en occasionnant des longueurs franchement inutiles jusqu’à un final très largement inspiré du premier film de la saga. Vous l’aurez compris Alien : Covenant regorge de lacunes dans son scénario si bien que tout ces défauts en entrainent un d’autant plus grave : à aucun moment le film ne parvient à faire peur, un comble pour une franchise devenue culte pour cela.
Pourtant Alien : Covenant n'est ni un nanar ni un navet. Ses effets visuels somptueux, sa direction artistique brillante et le travail du compositeur Jed Kurzel, dont la musique s’associe à une ambiance sonore plus qu’efficace, parviennent à sauver le film du naufrage. Mais ces ingrédients d'aussi bonne qualité soient-ils ne suffisent pas à gommer ses ficelles scénaristiques dépassées.
Créée
le 4 févr. 2018
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