Alien - Le 8ème Passager par batman1985
"Dans l'espace personne ne vous entend crier." C'est par cette simple phrase que se conclut la bande-annonce du premier Alien, mis en scène par Ridley Scott. Alors, son second film, il vaut le coup ?
Et comment ! Il s'agit même d'une petite bombe dans le monde de la science-fiction. A la fois accessibe au grand public et également porteur d'un certain message. Un énorme succès, on vous dit. Près de trois millions de spectateurs en France, plus de 80 millions de dollars de recettes aux USA alors que le film n'en a coûté que onze. Comment expliquer un tel succès ?
Tout d'abord, Scott joue très bien sur l'ambiance. Outre la peur même de l'alien que cela procure; on peut ajouter qu'on a toujours ce sentiment d'être enfermé comme les membres du vaisseau. D'avoir ce sentiment de ne pouvoir échapper à la fureur de ce monstre venu de l'espace. D'un point de vue psychologique, ça en devient même plus oppressant que de devoir affronter l'alien en lui-même. De plus, on a aussi le temps de s'attarder sur la psychologie des personnages. D'en savoir un peu plus sur eux, sur leur rôle dans le vaisseau et de connaître les relations qu'ils entretiennent entre eux. Alien est loin d'être un bête film de science-fiction où on doit éliminer une bête. En plus de cela, l'esthétisme est aussi très réussi. Ainsi, le générique du début est très réussi. L'inscription ALIEN se formant petit à petit et laissant apparaître avant tout septs traits qui nous renvoient au sept victimes futures de l'alien. On a également laissé le soin aux acteurs d'improviser tout leurs dialogues, pour ajouter un sentiment de vrai, de réalité dans ceux-ci. C'est également le cas pour le moment où l'alien sort du ventre de l'une des victimes (scène désormais célèbre et qui a énormément fait pour la renommée du film), on avait expliqué dans les grandes lignes comment ça se passerait, mais aucun n'était au courant que du sang viendrait éclabousser sur eux. La réaction de dégoût de Vanessa Cartwright est ainsi extrêmement réaliste.
Bref, entre lutte pour la survie, un lieu fermé et oppressant, on a déjà le droit d'applaudir le scénario, en plus de la réalisation de Ridley Scott, souvent tendue, toujours parfaite. Mais le scénario ne s'arrête pas là. Les scénaristes ont compris qu'ils avaient tout intérêt à ne pas s'arrêter à la simple lutte de survie entre l'alien et les humains. Ainsi, des rebondissements vont également survenir avec les membres de l'équipe. Le plus important provenant évidemment du personnage de Ian Holm, très ambigü dès le départ et dont l'arrivée de l'alien dans le vaisseau va encore rendre le comportement un peu plus bizarre. Ainsi, de la même manière que pour un 2001, l'odyssée de l'espace, Scott va se poser des questions quand à l'amélioration et les progrès qui sont fait avec les ordinateurs et les robots. Bref, le scénario est très riche sur tous les points.
Du côté des acteurs, Sigourney Weaver n'aurait peut-être pu jamais jouer dans ce film. En effet, à la base le lieutenant Ripley devait être un personnage masculin. Quoi qu'il en soit, elle est une réelle révélation dans ce film alors qu'elle n'en est qu'à son troisième long-métrage. Ian Holm est fidèle à lui-même et possède probablement le personnage le plus intéressant du vaisseau. Mais une nouvelle fois, le casting est très réussi. La musique de Jerry Goldsmith est également restée dans les annales. Oscillant entre mélodie discrète et inquiétante, elle demeure l'une des compositions les plus réussies de la part du musicien.
Alien est un chef-d'oeuvre. En trois films (si on compte Blade Runner trois ans plus tard), Ridley Scott va graver son nom dans le septième art. Enfin, on est en droit de se demander qu'elle aurait été le renom du film, si comme Ridley Scott l'avait souhaité, le lieutenant Ripley se faisait tuer à la fin et que l'alien prenait alors les commandes du petit vaisseau de sauvetage et appelait la terre... Mais qu'importe, le cinéaste britannique venait de marquer de son empreinte le cinéma...