ou les méandres de l'inconscient
Je hais ce film. Ce film a ruiné mon enfance. Ce film a ruiné ma vie. Ce film m'a violé. Il a pénétré mon être et il couve, depuis treize ans maintenant, dans un coin de mon esprit, jaillissant violemment de mon inconscient pour éclabousser la toile de mes rêves.
J'adore ce film. Parce que ce film représente la plus grande expérience artistique de mon existence. Parce que, trente-cinq ans après sa sortie, il demeure un modèle dans bien des domaines. Parce qu'il a donné naissance à l'une des meilleures sagas de l'histoire du cinéma. Parce qu'il a créé le plus beau monstre de l'histoire du cinéma. Parce que Freud n'aurait pas rêvé meilleure leçon de psychanalyse. Parce que son propre créateur n'a pas réussi à le surpasser.
Je ne pourrai jamais regarder ce film seul, parce qu'il m'a blessé. Mais je continuerai toujours à le regarder. Parce que ce film est grand, et qu'avec lui je me sens tout petit.