Je ne sais pas si ces courts sont considérés comme canon, mais si c’est le cas, il y a de quoi reconsidérer la saga. Finalement, la découverte des xénomorphes n’a rien de bien exceptionnelle, puisque Weyland-Yutani envoie des dizaines de personnes se faire croquer aux quatre coins de la galaxie. Quand on regarde tous les courts à la suite après avoir joué à l’excellent Alien Isolation, on a l’impression que la créature de Giger prolifère dans l’espace comme les pissenlits dans ton jardin de devant.
Blague à part, Ore est peut-être le plus spectaculaire des films jusqu’à présent. Les protagonistes ont fini de se cantonner à bastonner de pauvres facehuggers sans défense, ils sont désormais confrontés au bestiau dans toute sa splendeur numérique. Passons sur sa croissance plus qu’exponentielle ; on ne peut pas reprocher à Kailey et Sam Spear de ne pas tirer le maximum de leur – on le devine – maigre budget. Servi par une prestation convaincante de la part des acteurs, le film contourne son manque d’originalité pas très assumé (c’est vraiment un twist que Weyland-Yutani sont des connards?) par un huis clos relativement bien géré. Lorgnant presque du côté d’Aliens le retour sur la fin, il tire un bon parti de son décor minier, labyrinthique et étouffant. Grâce à ça, Alien: Ore ne révolutionne rien mais s’installe confortablement dans le fauteuil des hommages louables. C’est déjà pas mal.