C'est désormais officiel : Alien est une franchise complètement ringarde, mue par la seule volonté d'empiler des épisodes comme s'il s'agissait de Fast & Furious...
Les quatre volets de la saga originale, même ceux que je n'aime pas, avaient au moins le mérite d'avoir une personnalité. Que ce soit dans les thèmes développés, ou l'approche artistique et visuelle, il y avait toujours un élément distinctif qui soit propre à chaque épisode.
Alien Romulus est un film totalement générique qui m'a laissé indifférent pendant son premier tiers, puis plongé dans un ennui profond jusqu'au générique de fin salvateur.
La faute à cette envie pressante de coller aux basques du premier épisode, et saupoudrer d'éléments divers du reste de la franchise, sans jamais s'assigner de but personnel à atteindre ou d'avoir une voix qui compte dans l'univers.
Romulus est un ersatz sans âme. Il arrive en bout de course, épuisé face à tous les autres suiveurs de la saga qui n'ont pas eu peur de s'en inspirer pour explorer autre chose... Des films comme Pitch Black, Life, ou encore la série des jeux Half Life, ont tous su s'affranchir de leurs influences manifestes pour briller.
Et dans ce qu'il conserve des autres films, il n'est pas vraiment à la hauteur. Ni même cohérent. Par exemple j'aimerais qu'on m'explique comment le xénomorphe original a survécu à être carbonisé à bout portant par le réacteur de la capsule de secours de Ripley, puis s'est caché dans les ruines du Nostromo qui a explosé ( trois fois ! ) sous nos yeux...
Pourquoi la compagnie Weyland Yutani laisse un vaisseau scientifique expérimental hors de prix s'écraser sur les anneaux d'une planète sous son contrôle ? ( Et pourquoi est-ce que de tels anneaux détruiraient ledit vaisseau..? ) Pourquoi l'Alien de ce film met une poignée de minutes pour se développer, là où tous les autres ont eu besoin de plusieurs heures ?
Autant de questions qui resteront sans réponse, car le film ne s'embarrasse d'aucune explication. Pas même pour, oh, je ne sais pas... Présenter ses personnages ? Les héros de ce film sont tellement peu dégrossis, stéréotypés et sans aspirations personnelles en dehors du but commun qu'ils se sont assignés, qu'on n'en a rien à foutre de dans quel ordre ils vont mourir.
Un ennui profond s'installe et rien ne viendra le déloger. À un moment donné, on voit un rat mort... C'est le personnage auquel je me suis le plus identifié, car je m'ennuyais autant que lui. La seule scène un peu originale c'est le segment où il faut naviguer en apesanteur autour des flaques de sang acide en suspension. Ça occupe une minute trente, à tout casser.
Une autre idée sympa n'aboutit pas du tout : le fait de récupérer une doublure numérique de Ian Holm pour jouer le synthétique de l'équipe scientifique du Romulus. C'est une charmante attention, mais vu que les jeunes héros n'ont évidemment pas vu Alien ça les laisse totalement indifférents... Également je voudrais qu'on m'explique pourquoi il n'est pas devenu complètement teubé une fois privé du disque que l'héroïne insert dans son androïde à elle...
D'incohérences en décisions arbitraires, le film se dirige lentement vers un final grotesque et ridicule, ce qui avait déjà été exploré par Jean-Pierre Jeunet. Aucun intérêt.
Et le pire dans tout ça, c'est que Romulus parvient à se hisser quelques coudées au dessus des deux crottes séchées qu'étaient Prometheus et Covenant. C'est dire l'état de cette saga...