Attention, ce qui suit contient certains éléments "divulgâchants".
Si Alien Romulus se veut être à la fois une séquelle d'Alien et une préquelle d'Aliens, Fede Álvarez réalise une sorte de compilation des thématiques (parfois contradictoires) des premiers épisodes de la franchise. Et cela, malheureusement, sans rien n'y ajouter d'original.
D'emblée, les premières minutes du film s'inspirent de l'univers de Blade Runner, par références au surpeuplement terrestre qui promet un vain échappatoire dans les nouvelles colonies de l'espace et par le thème politique de la place des androïdes au sein de la société humaine. Mais contrairement à Ridley Scott, Alvarez ne parvient pas à y mener une véritable réflexion et à la pousser à son terme. Aussi papillonne-t-il de thématique en thématique, invoquant ses prédécesseurs par une succession de caricatures.
L'effraction du vaisseau sert de prétexte à une laborieuse évocation du suspens claustro-gothique d'Alien, mais s'essouffle complètement au mitan du film pour céder à une fusillade Cameronesque dont sont victimes une fourmilière de Xénomorphes et leur reine (Aliens, le retour). Là encore, cela ne mène le film nulle part. Il s'épuise à nouveau et fuit alors pour clore dans une ultime caricature : celle d'Alien, la résurrection, de Jean-Pierre Jeunet. Mais quand ce dernier convoque le grand-guignolesque avec talent dans une sorte de Ripley's Baby où le comique se conjugue habillement à l'horreur, il tourne complètement en ridicule chez Alvarez. On jettera donc le bébé avec l'eau du bain.
On pouvait espérer que le film d'Alvarez bénéficie des explorations gores entamées avec le dernier épisode de la saga Evil Dead pour apporter un nouveau point de vue sur la série. Mais le réalisateur nous offre malheureusement qu'un ersatz constitué d'un patchwork de parodies des premières œuvres de la franchise.