Alien vs. Predator est une idée qui en soit me fait pas mal grincer des dents. Parce que ce sont deux franchises qui me tiennent à coeur —Alien, surtout— et parce qu’en soit il n’y a rien pour les connecter naturellement. Alien se déroule dans le futur, sur une planète lointaine, Predator dans le « présent » de 1987 sur Terre. Quel que soit le contexte, l’une des deux franchises sera comme un poisson hors de l’eau.
Donc quand j’ai vu que le film en plus avait été réalisé par Paul W.S. Anderson —Mortal Kombat, Resident Evil…—, j’ai eu très peur. D’autant plus qu'il avait été calibré pour le PG-13 américain, donc assez soft. Mais malgré mon a priori négatif, j’ai été agréablement surpris.
Car finalement le pitch est plutôt intéressant : une équipe de la Weyland part explorer une pyramide mystérieuse au pôle sud, pour découvrir que des extraterrestres ont guidé les premières civilisations humaines, et se servaient d’Aliens pour leurs rituels. Et les personnages se rendent compte rapidement que ces deux espèces sont encore bien en vies. Ridley Scott a beau avoir déclaré en 2012 ne pas avoir vu le film, son concept est pourtant étrangement similaire à celui de… Prometheus, sorti justement en 2012.
Les personnages (humains) sont également bien réussis dans l’ensemble, surprenamment subtils, et bien interprétés. Lance Henriksen en Weyland est une idée formidable au passage. De manière générale, le film ne manque pas de bonnes idées ou de bon designs —l’Alien scarifié par le filet d’un Predator, la Reine emprisonnée, la communication non-verbale entre l’héroïne et le Predator, sa lance et son bouclier, etc—.
Au niveau de la réalisation, Anderson nous gratifie à la fois de bonnes scènes d’actions —hormis une ou deux à la mise en scène épileptique— et de plans atmosphériques très réussis qui mettent parfaitement en valeurs les designs mentionnées plus haut. Les effets spéciaux sont très corrects. Et malgré le sang vert fluo, je n'ai pas trouvé ce film particulièrement édulcoré en regard de son PG-13.
Pour autant, l’histoire est un vrai gruyère.
Que s’est-il passé en 1904 ? Pourquoi les Predators décident de revenir à ce moment après des milliers d’années ? Comment et quand le dernier Predator a-t-il pu se faire contaminer ? Pourquoi dans ce cas la Reine essayait-elle de le tuer ? Et j’en passe…
Et surtout, Anderson n’arrive juste pas à faire un film sans y insérer une montagne de clichés tous plus débiles et éculés les uns que les autres. Je ne vais pas m’amuser à les détailler, ça n’en vaut pas la peine. C’est étrange, on dirait que pour ce film, le plus difficile a été fait : trouver une identité propre, une originalité, mais au détriment de la qualité de l’écriture.
Bref, Alien vs. Predator est un film divertissant avec autant de qualités que de défauts. Personnellement, c’est une bonne surprise.