Encore une fois totalement à côté de la plaque, l'expert en adaptations de jeux vidéos Paul W.S. Anderson n'adapte pour une fois pas le jeu sorti sur PC il y a dix ans ni même du comics original mais livre au contraire un melting-pot des deux franchises aussi attendu que raté, défrisant encore une fois les fans des deux sagas.
En effet, soucieux de ranimer les deux franchises et désireux de créer avant tout un véritable blockbuster quasi-tout public, le long-métrage regorge d'action certes bien menée et d'effets spéciaux réussis mais pêche sur le point le plus important : le scénario.
Ridicule et bourrée d'incohérences (comme ces Predators se logeant en Antarctique alors qu'ils aiment les endroits chauds), l'histoire met un temps fou à se mettre en place et échappe au contrôle d'un Anderson finalement peu habilité à rendre le projet convaincant. En effet, en tant que prequel de Alien, le film aurait dû jouer sur cette idée et non juste faire une allusion à Bishop, dont on ne comprend finalement pas trop le rôle.
En fin de comptes, le film ne satisfait personne, ni les fans de Alien qui se retrouvent avec un soupçon d'explications quant à l'entreprise Weyland, ni ceux de Predator, dont on a ici affaire à un ersatz certes bourrin mais aussi très aseptisé, le gore (autrefois bien présent) étant ici mis aux oubliettes...
Quel comble de voir ne serait-ce que les victimes des predators pendus par les pieds sans être dépecés. Le filon est donc mal exploité. Rajoutant à cela un rythme mollasson, des scènes de frissons évanouies et une interprétation des plus mauvaises, allant de l'exaspérante Sanaa Lathan à l'inconsistant Raoul Bova en passant par Colin Salmon et un Lance Henriksen de retour dans le rôle de Bishop mais hélas ici grandement sous-exploité.
Des personnages creux donc, allant de paire avec des créatures peu impressionnantes, mises en scènes dans des situations souvent aberrantes comme lors de ce final héroico-neuneu à pleurer de rire... Bref, Alien vs. Predator est plus qu'un navet soporifique, c'est une insulte aux deux franchises.