Un cinéaste qui met son coeur, son âme et ses tripes


Être dans les marines, c’est comme des vacances à la ferme. Chaque repas est un banquet, chaque mission est une partie de plaisir, à chaque fin de mois on est millionnaire.



Aliens, le retour est un véritable miracle cinématographique ! Un film d'une pureté absolue, qui caractérise à la perfection ce qu'il y a de plus intègre, spectaculaire et généreux. James Cameron respecte l'héritage de Scott, allant jusqu'à transcender son modèle pour mieux le déverser dans une forme qui servira longuement de référence absolue. Aliens va au-delà de son devoir de suite parfaitement maîtrisé en étendant pleinement son sujet, créant ainsi un véritable mythe autour de l'alien d'une manière que rarement des suites ont pu atteindre, dans une forme beaucoup plus riche, beaucoup plus grande et beaucoup plus fournis en action que son prédécesseur. Une grande fresque d'horreur de science-fiction, contre-balancé par une véritable redéfinition du cinéma d'action dans laquelle le cinéaste donne tout ce qu'il a. Un cinéma que je préserve, que j'encense, que j'admire et que Cameron me rend au centuple. Indubitablement le meilleur long-métrage de la saga, sûrement l'une des plus grandes suites de tous les temps et à coup sûr l'un des exemples les plus fructueux, compétent, prépondérant et prédominant du genre. Aliens est une continuation parfaite à Alien qui, comme son aïeul, est une référence immortelle et absolue pour sa contribution au cinéma.


Aliens le retour est un film très intelligent, simple et dense à la fois où le cinéaste laisse parler pleinement son coeur et ne bride aucune de ses idées autant dans l'écriture que la réalisation. Un grand huit émotionnel immensément jouissif et génialement spectaculaire ne prenant aucune ride même après tant d'années, faisant encore partie des figures d'action abracadabrant les plus riches, intenses, généreux et fleuris de tous les temps. James Cameron, élargit incroyablement l'univers du film précédent au lieu de créer une suite facile d'Alien en répétant le même concept du premier film. Cameron prouve son talent absolu à travers un récit capable de proposer une histoire très convaincante renforcée par des visuels à couper le souffle. Si Alien est considéré comme un chef-d'œuvre horrifique à tension atmosphérique sur construction lente, Aliens remplace l'horreur de survie de son prédécesseur par une bataille frénétique, déflagrante et déchaînée. Cameron compense le manque oppressif sous forme de huis clos en transformant son long métrage en un thriller d'action forte en suspens, allègrement fournis en moments extrêmes de terreur implacable et de séquences de combat très puissantes, où tout prend une ampleur vertigineuse avec pour point culminant une confrontation finale effrayante, épique et culte exécuté à la perfection.


La direction artistique, les décors et les effets visuels sont révolutionnaires, le son est réalisé de manière impactante et la partition de James Horner enrichit totalement l'ambiance et la tonalité du récit. Avec une mise en scène constamment inventive qui au travers d'effets spéciaux spectaculaire et de séquences d'actions ultras jouissives, soumet une véritable prouesse cinématographique par la puissance évocatrice des thèmes abordés et des émotions incroyables qu'il suscite. Un récit se déroulant 57 ans après les événements du premier sur la fameuse planète LV4, riche en évènements intense, où le cadre bien plus vaste amène une conception de l'alien encore plus poussé avec la fameuse "Reine", et ces fameux décors organiques. Les space marines engagés pour enquêter sur les colons de LV4 disparu, est une excellente idée amenant encore plus de structures à l'intrigue via une équipe superbement mise en scène dont on se soucie de chacun des membres avec à sa tête Ellen Ripley la légende.



Peut-être que t’as pas bien regardé le match à la télévision, mais on vient d’se faire torcher l’cul mec !!



Dans un premier temps on assiste à un véritable film d'infiltration très efficace prenant son temps afin de laisser planer un danger invisible et perceptible à la fois faisant toujours plus grimper la tension jusqu'à laisser retentir les flingues dans une ultime confrontation, où l'horreur reste toujours présente en fond d'image. Une atmosphère survoltée est inquiétante magnifiée par le spectacle servi. Un survival horror dans toute sa splendeur, où la fuite est la meilleure des armes. Par ailleurs, les armes employées sont toutes plus dingues les unes des autres avec des gros calibres futuristes soutenus par des bras cybernétiques attachés à la ceinture, des tourelles acharnées visibles dans l'excellente version longue, des robots de chantier transformer en armes de combat, le fameux et hyper stressant détecteur de mouvements... en bref c'est tout bonnement génial. Un paquet de séquences toutes plus dingues les unes des autres s'illustre tout du long : la scène d'infiltration, la partie de retranchement, ainsi que la fuite dans le système de ventilation étant parmi mes préférés. Bien entendu la confrontation finale de Ripley : "du moment où elle part à la recherche de Newt, jusqu'à sa confrontation avec la Reine" étant le plus dingue. Un combat final qui prend aux tripes.


Si Alien présentait avec l'équipage du Nostromo une petite équipe ayant une importance égale avec un développement soigné, Aliens met davantage l'accent sur Ripley et sur sa capacité à surmonter ses peurs symbolisées par de graves cauchemars traumatisants causés par les aventures tragiques du premier film. Si Ripley se contentait de subir les évènements dans le premier épisode ici elle prend pleinement le taureau par les cornes et s'affirme comme la plus grande figure féminine badasse de tous les temps. Son duel final contre la reine alien dans le robot de chantier marquera à jamais l'histoire du cinéma avec une des répliques les plus cultes du cinéma : "Ne la touche pas, sale pute !" Un combat final épique femme vs femme, mère vs mère, figure féminine absolue du mal vs figure féminine héroïque badasse du bien. Cameron écrit le personnage de Ripley avec soin, subtilité et délicatesse contrastant totalement avec le spectacle bourrin, offrant à Ripley plus de nuances et de profondeur avec une palette émotionnelle plus riche notamment sur sa relation de mère, bien mieux explorer dans la version longue qui est à voir absolument. La comédienne Sigourney Weaver explose tout sur son chemin en offrant une performance complètement dingue.


Le reste du casting est tout bonnement génial avec les space marines qui offre un groupe de personnages badass et iconique, où chacun tire son épingle du jeu avec des personnalités distinctes. Des personnages inoubliables comme : le caporal Dwayne Hicks (Michael Biehn) mon préféré de la troupe, soldat Hudson (Bill Paxton) le flippé de service héroique, 1re classe Vasquez (Jenette Goldstein) la badass de l'unité, lieutenant Gorman (William Hope) le novice qui prouvera qu'il aura une grosse paire de burne en se sacrifiant avec Vasquez (une grande scène), Bishop le synthétique (Lance Henriksen) qui marquera à jamais son passage, Newt Rebecca (Carrie Henn) qui amènera beaucoup de nuance au récit et Burke le salopard de la pire espèce parfaitement incarné par Paul Reiser. Une belle équipe promesse d'un spectacle dantesque appuyé par d'autres comédiens tout aussi marquants. Encore un grand bravo à Cameron pour avoir à ce point étendu le mythe de l'alien dont on savait peu de choses.


CONCLUSION :


James Cameron refuse la facilité de la suite facile en proposant avec Aliens, le retour une oeuvre colossale et ambitieuse portée par l'amour inconditionnel du cinéaste envers le matériel d'origine en lui offrant la plus belle des lettres d'amour. Après avoir vu Aliens, venez et osez me dire que Prometheus est un film original qui enrichit la saga Alien, alors que Cameron nous propose un film dont on ne serait pas minimisé la sincérité et la générosité sans limite. Je préfère un réalisateur passionné qui en fait cent fois trop, en y mettant son coeur, son âme, ses tripes, que d'avoir une espèce de vieux rabougris en manque d'inspiration prenant son désir méta physique pour une réalité. Je dis un grand oui à un cinéaste de la stature de Cameron capable de renouer avec le format d'origine, tout en transcendant son modèle par une démesure passionnée et ceux sans jamais perdre de vue les émotions de ses personnages ni la finesse de leur développement. Pour cela, Aliens le retour est une oeuvre d'une importance capitale !


Faire un film pareil, d'une telle générosité, à une telle époque où le CGI n'existait pas encore, tient du génie absolu.



Et qu’est ce qu’on fait si une bestiole nous fonce dessus, on lui crache à la gueule ?


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