Alien : The Retour

Ben alors James ... qu'est ce que tu nous a fait ?

Comment peut on passer du chef d'oeuvre de Ridley Scott à cette soupe tiède ?

Alien premier du nom fait sa force du fait qu'il n'y ait pas de S au titre, tout est dans la tension, la survie et l'inconnu.
Alien deuxième du nom n'a malheureusement rien de tout ça, on assiste à du cinéma de punchlines, de guns et de clichés.

On va commencer par le casting, comment se fait il qu'une fillette sache mieux jouer que l'ensemble des acteurs hormis Sigourney Weaver et Bishop ?
Je pense pouvoir donner un semblant de réponse en admettant que l'écriture est assez vide. chaque acteur incarne un cliché énervant (mention spéciale pour la mexicaine au bandeau rouge qui a plus de punchlines masculines que Vin Diesel en personne). Tous les marines sont débiles, et le petit représentant de la société est un méchant qui a plus peur d'avoir un compte en banque vide qu'une bête capable massacrer une colonie. Le seul point intéressant revient au côté maternel et féminin qui reste bien mis en avant tout du long et met la femme forte en avant, côté humain et alien.

Les dialogues sont creux et les punchlines mauvaises - on peut peut-être mettre ça sur le dos de l'époque - et surtout mettent en avant un scénario plat. Le scénario ne parle jamais du mystère qui entoure les xénomorphes, il n'est la que dans le but de pouvoir faire péter des aliens dans tous les sens. Allez hop, on réveille Ripley, on l'envoie sur la planète trauma et on la fait passer de femme brisée à américaine badass qui manie le combo mitraillette / lance flammes mieux que quiconque. Cela permet à Cameron de pouvoir balancer un bon nombre d'explosions et de démembrements de bébêtes dans tous les sens mais pas forcément de façon esthétique.

Bim, transition sur le côté esthétique. Le Nostromo ... voila une direction artistique qui n'a pas pris une ride, c'est fouillu, humain et robotique en même temps, c'est un personnage à part entière du film, et bien on ne retrouve rien de tout cela dans Aliens : Le Retour.
Les décors font (sont ?) carton, l'ambiance est cheap au possible, les véhicules, bases, colonies n'ont aucun intérêt esthétiques et au contraire, lassent très rapidement la rétine.
Si on nous avait dit que le film ne se passait pas dans l'espace, on ne s'en rendrait pas compte. Dans le 1er film, l'espace est également un acteur important, par ses sons, par ses couleurs, par ses ambiances et recoins, ici, c'est uniquement un lieu ou se déroule une action.
(D'ailleurs en parlant de couleurs, la photographie du film n'apporte rien, c'est assez terne, surement l'effet recherché, mais pas d'une efficacité redoutable.)

J'en profite pour parler de 2 scènes qui m'ont surpris, on roule avec une voiture en carton sur un alien dont le sang arrive à bruler 3 étages d'un vaisseau transporteur, mais les roues (surement du Michelin) elles sont incroyablement résistantes à ça.
Mais je reste un fan de la reine Alien qui prend l'ascenseur, ça c'est grand, je la vois bien appuyer sur le bouton RDC avec sa queue ou sa petite bouche.

Le seul intérêt du film réside dans ce côté maternel disséminé tout au long avec des références bien placées ou des analogies plutôt intéressantes (La colonie, la reine, Newt ...) et allez, peut être le plaisir coupable de voir du marine se faire dézinguer, ça j'admet que c'est efficace.

Exercice difficile de passer après Ridley Scott qui a fait un film qui sert encore de référence aujourd'hui et la volonté de ne pas surfer sur la même vague est louable mais malheureusement pas à la hauteur de ce que l'on est en droit d'attendre. Trop de détails et d'oublis font que cet épisode ressent plus la volonté de faire du chiffre et une audience grand public avec une recette bien américaine. La ou Alien maitrise le lent, le vide (au sens spatial) et la tension, Aliens incarne la facilité, le vide (au sens scénaristique) et le grossier.

On ne s'ennuie pas, mais on ressort frustré de ne pas en apprendre plus sur le Space Jockey, sur la planête, sur le vaisseau ou les aliens eux même, ou tout simplement frustré de ne pas avoir frémis une seule fois de peur ou d'avoir été ébahi par les décors ou les ambiances.