Aliens, le retour par batman1985
Sept ans après que Scott nous ait gratifié de l'un des meilleurs films de science-fiction de l'histoire du cinéma, James Cameron élabore une suite qui voit le jour en 1986. Il faut dire qu'à l'époque, le jeune réalisateur américain n'avait réalisé que deux films, mais l'un d'entre eux avait marqué le genre fantastique puisqu'il s'agissait tout simplement de Terminator. Grâce à ce succès, Cameron scénarise et réalise cette suite. Il pousse le bouchon même plus loin en dessinant lui-même la reine des Aliens.
D'ailleurs, l'énorme mérite de Cameron pour cette suite est d'avoir su imposer sa patte, sa touche personnelle tout en restant fidèle à l'histoire d'origine et à ce qui a été créé par Ridley Scott, sept ans plus tôt. Ainsi, Aliens peut être compris sans avoir vu le premier opus mais tous les éléments de ce second épisode de la saga sont une suite logique avec Alien, le huitième passager. On retrouve une fois de plus le vaisseau abandonné sur la planète LV-426 avec tous ses oeufs. Si l'oeuvre de Scott ne s'attardait que sur un seul, Cameron base tout son film dessus. Qui les a pondus ? Etant donné qu'une colonie d'humains s'est installée sur la planète, quelles en seraient les conséquences si tous les oeufs venaient à éclore, lâchant ces furieux monstres sur des humains qui ne feraient malheureusement pas le poids? Bref, les réponses à ces questions vont vite être répondues. Du moins, pour le second cas. On envoie dare-dare des Marines faire le boulot et nettoyer la colonie de ces charmantes bestioles. Parlons-en des Marines, justement. Cameron a exigé qu'il suive une formation de deux semaines chez les SAS (Special Air Service) et qu'ils lisent le roman de Robert A. Heinlein, Starship Troopers. Ce dernier sera d'ailleurs porté au cinéma par Verhoeven au début des années 90. D'ailleurs, on constate tout de suite que les Marines sont tellement faits de stéréotypes, de clichés que l'on comprend tout de suite que Cameron se moque de ce corps militaire. Certes, il a voulu que leurs interventions fassent réalistes, tout comme leur mouvement mais le fait de leur faire lire le livre de Heinlein (dont on sait que l'armée en prend pour son grade) ne fait que confirmer cette hypothèse. Cameron a par ailleurs laissé les acteurs personnalisés leur équipement. Enfin, seul Michael Biehn n'a pas dû suivre les exigences du réalisateur quant à la préparation car celui-ci a remplacé au pied levé James Remar qui possédait quelques divergences avec Cameron.
On continue et on constate que cette fois-ci, ce n'est plus dans un vaisseau qu'est confinée l'action mais bien sur une planète et plus particulièrement sur la colonie. Un agencement de bâtiments, comportant plusieurs étages. Il n'empêche qu'on se retrouve toujours dans des endroits forts sombres, possédant des couloirs exigus.
On constate également que le danger ne vient pas forcément des Aliens. Si dans le premier opus, un robot était la cause de la perte de l'équipage dont faisait partie Ripley, cette fois-ci, c'est bien un homme qui va les mettre en très grande difficulté. Un être humain pensant avant tout à l'argent plutôt qu'à la survie des êtres qui l'entoure.
Enfin, la réponse cruciale de savoir qui pond les oeufs est bel et bien l'oeuvre d'une reine. On constate en fait que les Aliens ont une forme de vie sociale qui est la même que celle des fourmis ou des abeilles. De plus, Cameron a le don de nous faire comprendre que cette dernière est très intelligente et la scène où Ripley veut sauver la petite fille dans la colonie, à la fin du film, est très impressionnante car ce sont réellement deux mères qui s'affrontent.
Bref, le metteur en scène américain a fait preuve d'un réel génie quand à la mise en scène mais aussi au scénario alliant avec brio toucher personnelle et fidélité à l'oeuvre originale.
Pour le reste, on ne peut qu'être heureux de voir Sigourney Weaver reprendre son rôle de Ripley. Elle est encore une fois secondée par des acteurs assez peu connu, si on excepte Lance Henriksen ou Bill Paxton, tous deux excellents. Ripley qui est secouée par la perte de sa fille, après 57 ans de dérive dans l'espace où elle n'a pas vieilli d'un cheveu alors que le monde a continué à vivre. Une Ripley qui peut à la fois se montrer très dure et sanguinaire mais en même temps très attentive et affectueuse avec l'enfant survivant de la colonie.
Enfin, un petit mot sur la musique, toute aussi réussie que dans le premier opus et qui est cette fois signée James Horner alors que pour Alien, il s'agissait de Jerry Goldsmith.
En conclusion, on peut dire qu'Aliens est le meilleur film de la saga. Comment en être si sûr? Parce que Cameron a placé la barre tellement haut qu'il serait étonnant de voir plus tard Fincher et Jeunet réussir de la même façon. Au risque de me répéter, le fait d'avoir été fidèle à l'histoire mise en place dans le premier opus et d'avoir su imposer sa touche personnelle démontre que Cameron a tout d'un grand (et il le confirmera par la suite). Après la vision de ce film, les cris des Aliens et des humains vous hanterons encore longtemps...