Comme pour Abyss, je privilégie cette version longue d'Aliens qui est meilleure que la version qui a été tronquée à la demande de pontes de la 20th Century Fox, bien qu'elle fut souvent regardée avant. James Cameron, en bon têtu qu'il est, ressort cette suite d'Alien six ans après sa sortie au cinéma, cette fois dans son édition rallongée, la version que désirait montrer le réalisateur canadien.
Les sensations restent toujours les mêmes, entre frisson, action et émotion. Plus de vingt minutes de plus qui renforcent le contexte émotionnel d'Ellen Ripley, la rescapée traumatisée du Nostromo qu'elle a fait exploser un demi-siècle plus tôt pour tuer la créature qui a décimé ses équipiers : les scènes rajoutées dévoilent la perte de sa fille, décédée pendant que Ripley était en hypersommeil dans la navette de secours perdue dans l'espace interstellaire durant cinquante-sept années. La scène du procès de la commission d'enquête est plus complète notamment pour le verdict à l’encontre de Ripley qui reçoit la sentence de la Compagnie.
À l'autre bout de l'espace, nous découvrons la petite famille de Newt, en expédition sur le planétoïde LV 426 terraformé mais toujours venteux (nommé Acheron, ce qui n'est pas mentionné dans les dialogues VF du film), découvrant l'épave trouvée par Dallas, Kane et Lambert il y a plusieurs années, expédition qui se ponctuera par le cri d'horreur de Newt à la vue d'un facehugger couvrant le visage de son père.
Les séquences des robots mitrailleurs derrière les portes condamnées permettent d'ajouter du stress, face aux redoutables créatures bien déterminées à tuer ou capturer les survivants du massacre du niveau -3 de la station de terraformage, alors réfugiés dans le centre de contrôle pour un huis clos tendus. Quant à la discussion autour de quoi Ripley et le restant de la petite troupe des marines sont confrontés, peut-être qu'elle gâche la surprise finale (pour qui n'a pas encore vu ce film) lorsque le soldat Hudson, fanfaron paniqué mais loin d'être stupide fait supposer une réponse dans la partie de scène qui a été coupée dans la version cinéma de 1986.
Plus d'action, oui. Plus de dialogues, oui. Mais cette version que voulait proposer James Cameron à l'époque étoffe surtout les raisons maternelles qu'a le personnage de Ripley envers Newt, liaison forte et l'un des noyaux émotionnels importants du film.
Critique écrite le 17 décembre 2022 et légèrement corrigée le 22 septembre 2023.