Paul S. W. Anderson, le réalisateur du précédent volet, avait terminé son film en nous laissant croire qu’une suite verrait le jour. Bien que j’aie un avis assez mitigé du premier film, j’étais assez curieux de découvrir ce second volet, mettant en contexte une sorte d’hybride entre l’alien et le predator. Comme nous l’avons constaté, les aliens et les predators sont des monstres d’une puissance colossale, d’une agressivité hors normes et d’une agilité surhumaine. Voir un monstre doté de capacités physiques et composé d'une morphologie monstrueuse ne pouvait qu’animer un spectacle encore plus intrigant et imaginaire, tel qu'on pouvait l'espérer. Le sujet était là, mettre en animation cette monstruosité, commandant sans doute une armée d’aliens et affrontant une réunion imposante de predators, prêts à tout massacrer tout ce qu’il se trouve sur leur chemin. C’était l’idée que j’avais, un peu près la même que celle du premier volet. Il n’avait pas besoin d’écrire un scénario unique, de développer des personnages humains intéressants et de reprendre tout ce qu’il a été fait.
Il suffisait juste de lancer rapidement le dénouement et de déclencher sans tarder une guerre sans précédent. Mais apparemment, les frères Greg et Colin Strause, des personnalités sorties de nulle part, crédités en tant que designers d’effets spéciaux pour des productions comme 2012 ou Poséidon, n’avaient pas cet objectif. Faire un premier film sur une suite assez inattendue était déjà un gros risque, mais réaliser une production avec une histoire dont personne n’avait rien à foutre est encore un plus gros risque. Je ne sais pas ce qu’ils ont voulu faire mais on peut dire qu’ils commencent très mal leur carrière de réalisateurs. La première chose négative que je peux noter, c’est un début lent, chiant et insignifiant. Les cinéastes ont tenté de rendre les personnages humains attachants et de leur donner une place importante à la production. Qu’est qu’on en a à faire de ces protagonistes transparents ? Les relations de famille, les histoires d’amourettes ou les attachements amicaux n’ont rien à faire dans ce genre de production, ce n’est pas pour ça que nous sommes venus et pourtant, on se paie une bonne demi-heure de scènes de dialogues anodins. Et s'il y a quelqu'un a une explication sur les changements de langue entre l'anglais et le français faits à plusieurs moments du film, je suis preneur.
Et autre point qui m’a gravement déçu, c’est que finalement, il n’y a qu’un seul predator dans la production, en dehors de ceux qui voyageaient dans l’espace au début du film. Un predator face à des centaines d’aliens ? Non mais quelle idée, le pauvre, il pouvait se faire détruire en un rien de temps. Avec ce genre de bêtise, on n’a pas le droit de déguster la même ambiance terrifiante que celle du premier, hormis quelles images très horrifiques, et la qualité des fights n'est pas tout à la hauteur de nos espérances. Quant à l’élimination du predalien, il n’y a qu’à la fin de la production qui est très bien mise en contexte, dans un fritage brutal avec le predator. Encore un potentiel misérablement gâché, malgré que la mise en scène soit tout de même mieux travaillée que celle du premier et qu’on peut compter un grand nombre de références des films d’aliens et predators bien placées dans la production. Au moins, les cinéastes ont respecté un certain nombre de choses de l’univers Dark Horse Comics mais une chose est sûre, ce n’était pas eux qu’il fallait mettre aux commandes d'un tel projet, même s’ils maîtrisent un minimum les genres horreur et action et s'ils savent appliquer de bons effets spéciaux. 4/10
Il y a un monstre dans le jardin !