Je suis en train d'écrire ce billet avec Quand la Ville Dort de Niagara infectant mon système auditif avec ses lignes de synthés des enfers et ses percussions du démon qui s'instillent à mesure que j'écoute fébrilement ce morceau de façon continue depuis le générique. Arghhh.
Quand un film démarre par "adaptation libre", tu sais que tu en auras pour ton argent (ou pas). Si je dois reconnaître une qualité (c'est vraiment une phrase de crevure, damn), c'est sa prise de risque sur sa façon d’adapter Aline de Ramuz (que je n'ai pas lu, on ne va pas jouer les cuistres ici). Enfin, plutôt la façon dont il met en scène les passages et les articule avec le récit. Cela introduit et renforce le sentiment d'ambiguïté sur l'identité du personnage principal et son rapport au monde extérieur. Tout semble ambivalent dans cette bourgade suisse, chaque personnage cultivant une part de mystère, jusqu'aux tours blanches enfermant surement des vies plus sombres.
La narration manque un peu d'épaisseur (qui sont ces gens ? pourquoi ? qu'est-ce qui les entoure ?) car il semble trop se complaire dans le dispositif mis en place autour du dialogue avec le livre. Ainsi, on finit par peu à peu lâcher prise, mais pas dans le bon sens du terme. Dommage car cette idylle pouvait se révéler intéressante car elle disposait de tous les éléments pour l'être.