Je pourrais résumer First Love avec ce célèbre précepte de Confucius : on a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en a qu'une.
Où trouver la force d'apprécier la vie lorsqu'on a rien qui nous y rattache ? Takashi Miike nous répond en 1h48.
Pour ce faire, il commence à planter le décor : un Tokyo vespéral des bas-fonds. Ensuite, viennent les personnages. Petites frappes, immigrés chinois, voyou d'un autre âge, flic amoral. Pour finir, la mise en scène qui conjugue ces deux éléments. First Love brille par son humour. Ici pas de vannes lourdes mais plutôt la subtilité des private joke du genre dont les avisés sauront rire à gorge déployée. Bien sûr, pas besoin d'être un geek de la filmo de Miike-sama pour pouvoir apprécier le film. D'ailleurs, ce film est à mon sens, une bonne introduction pour quiconque souhaitant s'attaquer au travail du réalisateur.
Abordant des thèmes sérieux avec une certaine dose de légèreté, le film ne sombre pas dans la parodie potache pour autant. First Love est servi par une distribution au poil qui donne du caractère à des personnages déjà hauts en couleur. J'ajouterai que la conclusion au récit m'a beaucoup touché.
Pour moi, First Love est le pendant japonais du très bon Shinjuku Incident de Derek Yee. Mais bien sûr, en bon japonais, plus bizarre et désinvolte.
Je suis très content d'avoir pu voir ce long-métrage dans une vraie salle de cinéma et je le suis encore plus car je sais qu'il aura droit à une vraie exploitation (distribué par Haut et Court) le jour de Noël. Il est loin ce temps où il fallait ruser pour se procurer en falsh sur le warez des divx de Takeshi Miike.