Un esprit de combat dans un corps de combat.

Trop débordé avec ses futurs Avatar, le cinéaste James Cameron confie le projet d’adaptation cinématographique du manga Gunnm au metteur en scène mexicain Robert Rodriguez. Pendant un certain, j’hésitais à aller voir la réalisation dans une salle de cinéma pour deux bonnes raisons. La première, c’est que le long-métrage est tiré d’un manga et je n’ai jamais été attiré d’en lire et la deuxième, c’est Robert Rodriguez, un réalisateur qui a la tendance de mettre en œuvre des productions bordéliques et désolantes comme ses affligeants Machete ou ses navrants Spy Kids. 

Cependant ! Je me suis rappelé de quelques visionnages qui m'ont radicalement fait changer d’avis. La première, c’est que j’ai bien vu des films tirés de mangas comme Edge of Tomorrow avec Tom Cruise et j’avais pris mon pied pendant le visionnage de cette production explosive et la seconde, Robert Rodriguez a tout de même réalisé des films satisfaisants et engageants comme les Sin City et The Faculty.

De plus, je me rappelle aussi d’avoir vu le film Poltergeist, écrit par le prodigieux Steven Spielberg et réalisé par Tobe Hooper, un réalisateur insignifiant et fermé à son humour-gore lourd dont je n'ai jamais y adhéré lors du visionnage de certaines de ses réalisations. En constatant que James Cameron était chargé d'écrire le scénario, je me suis dit que Robert Rodriguez pouvait me surprendre avec un bon script dans les mains, comme Tobe Hooper l'a fait pour le film Poltergeist, en s'associant avec l’incroyable et talentueux Steven Spielberg en tant que scénariste.

Après mûres réflexions, je me suis rendu compte que j’avais plus de raisons de découvrir ce projet cinématographique que de ne pas le faire. Je me suis rendu dans une salle de cinéma et finalement, le résultat n’a pas été désappointant. Robert Rodriguez nous invite à prendre connaissance d’un univers de même type que celui du film Elysium avec Matt Damon, où une partie de la population demeure sur une planète Terre abîmée et dévastée suite à un événement planétaire grave, l’autre cohabite dans une cité aérienne high-tech et baptisée Zalem. 

C’est une vision vue et revue dans d'autres productions de genre science-fiction comme le troisième long-métrage de la série Labyrinthe de Wes Ball ou même la troisième réalisation de la série Divergente de Robert Schwentke. Malgré ce sujet basique et dépourvu d’originalité, Robert Rodriguez et son équipe technique ont su dessiner un environnement assez curieux et intrigant, un environnement où une bonne partie de la population se balade avec des bras ou des jambes robotiques et mécaniques, dans un milieu de ghettos violents et incertains. 

Bien que cela manque clairement d’explications sur ses habitants à moitié robotique, sur l’effondrement et sur la ville aérienne Zalem, je me suis bien intéressé à l’histoire d’Alita, un cyborg aux capacités de combat étonnantes, se comportant comme un être humain et ayant misérablement été rejetée de la ville de Zalem. Son objectif est le même que celui de tout personnage amnésique, découvrir qui elle l'est, de quoi elle capable et pourquoi on l’a abandonnée aussi salement dans une décharge.

Comme dans toute production dévoilant ce genre d'intrigue, on passe par de l’affrontement, par de la recherche d’identité, par des relations et par l’amour. Il est clair que la trame scénaristique n’est pas le point fort de cette production mais beaucoup d’éléments comblent cette production d’ingrédients attractifs. Tout d’abord, bien que la plupart d’entre eux soient trop secondaires ou transparents à mon goût, le casting est un atout majeur. 

On ne compte pas mal de grandes célébrités jouant leurs personnages avec beaucoup de charme comme Christoph Waltz, Jennifer Connelly, Mahershala Ali, sans omettre un excellent Ed Skrein dans la peau d’un cyborg tueur redoutable et également une convaincante Rosa Salazar dans le rôle principal, malgré les gros yeux de son protagoniste qui m’ont un peu dérangé à certains moments du visionnage. 

La présence de ce beau monde est justifiée, assez pour mettre en évidence une réalité choquante et infâme d'un monde condamné à vivre dans la pauvreté et la souffrance. Mise à part un léger problème de rythme et de quelques facilités dans le scénario, la production est bien conçue visuellement. Pratiquement toutes les scènes d’action sont un pur plaisir graphique, où la réunion de la technologie en prises de vues réelles et celle de l'animation 3D donne des résultats époustouflants dans pas mal de scènes mouvementées et spectaculaires.

J'ai rarement vu des scènes d’action aussi bien cadrées, avec des personnages se mesurant entre eux par des mouvements de combat ultra-rapides et acrobatiques, notamment pendant la séquence spectaculaire du MotorBall. Chaque scène d'action est bourrée d'effets spéciaux d'une beauté assez renversante. Je dois dire que ce mélange des deux technologies d'animation m’a coupé le souffle, avec quelques ralentissements qui nous font prendre plein les yeux.

Concernant le décor, j’ai un peu après le même avis que celui du scénario, c’est une vision affreuse, futuriste et déjà reprise dans des productions se déroulant dans un monde apocalyptique, la même où la population doit se débrouiller pour vivre comme ils peuvent, par des moyens élémentaires. D'un film mis en oeuvre par un réalisateur douteux comme Robert Rodriguez, j’ai été très surpris du résultat, ce dernier a largement prouvé qu’il était capable de faire quelque chose de potable, avec un grand sens du divertissement. 7/10

• Wouah…. Cette ville vole, c’est de la sorcellerie ?


• Non ! De la technologie.