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Si j’avais beaucoup apprécié la proposition d’Alita à sa sortie, l’accueil tiédasse qu’il a globalement reçu m’avait donné envie d’y revenir, quitte à réviser mon jugement. Et au final, j’ai encore plus pris mon pied avec cette seconde incursion dans l’univers de Gunnm.


L’adaptation du manga de Yukito Kishiro a été attachée à James Cameron (suite à une recommandation de Guillermo del Toro) pendant une quinzaine d’années, mais une fois lancé dans la création de Pandora, celui n’a plus trouvé le temps de s’y atteler. Il l’a donc délégué à un de ses potes, Robert Rodriguez, réalisateur touche à tout et souvent foutraque, qui semble n’avoir d’identité visuelle que celle de ses modèles. Et c’est tant mieux pour Alita, tant le mexicain essaye de faire du Cameron pur jus. C’était d’autant plus facile ici que Big Jim avait mâché le travail, ayant écrit le script que le géniteur de From Dusk till Dawn aura dû amputer de quelques longueurs, et ayant établi moult dessins préparatoires. En résulte une œuvre où le savoir-faire de ses deux créateurs se mêlent pour un résultat détonnant.


On peut regretter des relations expédiées, une histoire qui se coupe en cours, ou des personnages archétypaux, mais la sauce prend tout de même grâce à l’efficacité du scénario, allant droit au but, et à l’immersion dans cet univers qui donne envie d’en voir toujours plus. Cette histoire suit à la fois les tropes de l’isekai (type de récit où le protagoniste est balancé dans un monde qu’il ne connaît pas et doit apprivoiser) et du coming of age, n’en évitant pas certains poncifs, mais toujours avec une sincérité qui atténue l’apparente mièvrerie. Une constante de Cameron. Et si les enjeux ne sont pas follement originaux, que de nombreux emprunts sont faits de ci de là pour les thématiques, on a bien du mal à bouder son plaisir devant l’esthétique chatoyante de l’ensemble.


Iron City est un terrain de jeu propice pour les technologies de performance capture développées pour Avatar, perfectionnées ici et ayant servi par la suite pour The Way of Water. En résulte une immersion totale dans l’univers cyberpunk proposé, où le talent de WETA s’associe à la réussite des designs pour proposer un tout cohérent et inventif. Chaque personnage rencontré peut immédiatement être identifié, sa personnalité clairement définie, en un simple coup d'œil à son apparence. Des statures imposantes aux membres remplacés, en passant par les outils de déplacement et les armes employés, tout est question de symbiose. Si la profondeur ne passe pas par l’écriture, elle passera par les conceptions visuelles.


Alita est loin d’être parfait, mais il est imprégné d’une innocence salvatrice, d’une galerie de sales gueules hétéroclites qui laissent rêveur, et d’un récit simple mais pas inintéressant pour autant. Son seul véritable défaut, c’est sans doute le casting du love interest complètement aux fraises et faisant pâle figure face au pétillant de Rosa Salazar. La suite est pressentie pour 2026, croisons les doigts.


Créée

le 17 juin 2024

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Frakkazak

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