Un film plutôt sympa dans l’ensemble. Peut-être trop court et limité compte tenu de son univers et de son intrigue (avec une fin qui ouvre sur une suite), ce qui donne parfois l’impression d’avoir plus un aperçu qu’un réel produit fini. Il y a aussi as mal de facilités scénaristiques, des raccourcis un peu grossiers (donnant la sensation d’une précipitation) et les antagonistes sont pour la plupart assez superficiels et sans réel profondeur. Mais ça reste plutôt divertissant dans l’ensemble et, comme je le disais, l’univers semble plutôt riche. Un peu un mélange de cyberpunk avec Rollerball.
Pourtant, en fin de compte, au-delà de l’aspect divertissant, on mettra les défauts de côté tant le personnage d’Alita irradie à l’écran. Que ce soit par son humanité, sa bienveillance, son courage, sa détermination, ses convictions. Plus que tout autre élément, elle constitue l’âme réelle du film et le porte sur ses épaules sans broncher. Même si son arc narratif donne l’impression d’être incomplet, parce que coupé au milieu, on s’attache à elle et on se laisse entraîner dans son évolution où elle va découvrir à la fois son passé et mais aussi le monde dans lequel elle évolue.
La prestation de Rosa Salazar en devient du coup l’immense point fort du film, au point qu’on en oublie rapidement le côté performance capture et le design du personnage. Un gros up d’ailleurs pour les effets spéciaux, qui parviennent à jongler sur beaucoup d’éléments et les rendre aussi réalistes que possible ; même si certaines incrustations ressortent un peu trop. Le reste du casting s’en sort pas trop mal, même si Christoph Waltz, Jennifer Connelly et Mahershala Ali semblent sous-exploités. Techniquement, les autres aspects du films se défendent plutôt bien, avec des séquences assez sympas.
Bref, le film est honnête en soit. Son univers et son ambiance titillent notre curiosité, son personnage principal finit par nous y transporter ; mais c’est vrai qu’on peut ressentir un peu de frustration à la fin, un petit arrière-goût d’inachevé.