Je divulgâche.
L'art coréen aime le genre du zombies, il n'y a pas à dire. Les productions les montrant sont plutôt récurrentes, que ce soit en film ou en série. Mais elles ne se valent toutes pas, et 『 #Alive 』 est malheureusement plutôt dans la partie qualitative basse.
Comme d'habitude dans un film coréen, l'image est bonne et propre. Les couleurs sont agréables et bien ajustées, surtout pour les scènes de nuit où on se sent dans la même incertidude obscure que les personnages. De même, certains plans sont très bien rendus, notamment dans la première phase du film lorsqu'on suit la "vie" barricadée de Joon-Woo.
Cette partie-là est d'ailleurs sûrement la meilleure du film. On y suit l'évolution d'un personnage qui vivrait une apocalypse zombie et qui, alors que ses denrées et ses loisirs se font rares et que le temps passe, sombre dans un désespoir en plusieurs phases. Agrémentée d'un bon montage technique, cette partie du film retranscrit très bien l'angoisse grandissante qu'on subirait face à l'isolement et l'incertitude du sort de ses proches.
Mais cela est tout pour les qualités. Le reste du film est très discutable…
Les personnages ont par exemple des capacités assez aléatoires. Ce qui nous est montré au début comme un gros geek qui sort très peu de chez lui, Joon-Woo parvient très bien à survivre lors de ses premières confrontations face à des zombies. C'est pire encore par la suite lorsque les deux personnages décident d'aller au huitième étage : alors qu'ils n'ont qu'à peine quitter leurs appartements et réchignent à tuer des zombies même immobilisés, les personnages sont d'un coup surpuissants et arrivent à se déplacer sans problème au milieu d'une nuée de zombies et à en sortir indemnes.
Comme dans 『 The Call 』, le personnage de Park Shin-Hye est d'humeur variable et peut passer de très sérieuse et taquine (comme lorsque les deux personnages se rencontrent) à totalement perdue et fragile (comme lorsque les zombies se dirigent vers sa porte). C'est au final une personnalité assez niaise à laquelle il est difficile s'attacher — raison peut-être pour laquelle elle fait ami-ami avec des cactus, seuls être capables de la supporter…
Et la fin est mauvaise… D'une part, elle est beaucoup trop téléphonée : on sent que Joon-Woo ne va pas tuer Yoo-Bin, on le sait bien après tout ce qu'ils ont traversé ; mais surtout, elle est incohérente car quelques scènes avant, les deux personnages tenaient de beaux discours sur le fait de survivre envers et contre tout.
« #Alive » : un titre amusant qui joue sur les réseaux sociaux. Moins amusant est que ce jeu de réseaux sociaux est au final vite abandonné, un peu comme les genres que le film annonce : une action présente à de rares moments, un drame inexistant, une horreur présente à un seul moment… Le film aurait eu un meilleur intérêt à exploiter jusqu'au bout la partie sur l'isolement de Joon-Woo, mais bon, il semble qu'il s'était déjà fait contaminer par l'infection du cinéma populaire multigenre…