#Alive
5.8
#Alive

Film de Cho Il-Hyung (2020)

Voir le film

L'infection du cinéma multigenre populaire


Je divulgâche.



L'art coréen aime le genre du zombies, il n'y a pas à dire. Les productions les montrant sont plutôt récurrentes, que ce soit en film ou en série. Mais elles ne se valent toutes pas, et 『 #Alive 』 est malheureusement plutôt dans la partie qualitative basse.


Comme d'habitude dans un film coréen, l'image est bonne et propre. Les couleurs sont agréables et bien ajustées, surtout pour les scènes de nuit où on se sent dans la même incertidude obscure que les personnages. De même, certains plans sont très bien rendus, notamment dans la première phase du film lorsqu'on suit la "vie" barricadée de Joon-Woo.


Cette partie-là est d'ailleurs sûrement la meilleure du film. On y suit l'évolution d'un personnage qui vivrait une apocalypse zombie et qui, alors que ses denrées et ses loisirs se font rares et que le temps passe, sombre dans un désespoir en plusieurs phases. Agrémentée d'un bon montage technique, cette partie du film retranscrit très bien l'angoisse grandissante qu'on subirait face à l'isolement et l'incertitude du sort de ses proches.


Mais cela est tout pour les qualités. Le reste du film est très discutable…


Les personnages ont par exemple des capacités assez aléatoires. Ce qui nous est montré au début comme un gros geek qui sort très peu de chez lui, Joon-Woo parvient très bien à survivre lors de ses premières confrontations face à des zombies. C'est pire encore par la suite lorsque les deux personnages décident d'aller au huitième étage : alors qu'ils n'ont qu'à peine quitter leurs appartements et réchignent à tuer des zombies même immobilisés, les personnages sont d'un coup surpuissants et arrivent à se déplacer sans problème au milieu d'une nuée de zombies et à en sortir indemnes.


Comme dans 『 The Call 』, le personnage de Park Shin-Hye est d'humeur variable et peut passer de très sérieuse et taquine (comme lorsque les deux personnages se rencontrent) à totalement perdue et fragile (comme lorsque les zombies se dirigent vers sa porte). C'est au final une personnalité assez niaise à laquelle il est difficile s'attacher — raison peut-être pour laquelle elle fait ami-ami avec des cactus, seuls être capables de la supporter…


Et la fin est mauvaise… D'une part, elle est beaucoup trop téléphonée : on sent que Joon-Woo ne va pas tuer Yoo-Bin, on le sait bien après tout ce qu'ils ont traversé ; mais surtout, elle est incohérente car quelques scènes avant, les deux personnages tenaient de beaux discours sur le fait de survivre envers et contre tout.


« #Alive » : un titre amusant qui joue sur les réseaux sociaux. Moins amusant est que ce jeu de réseaux sociaux est au final vite abandonné, un peu comme les genres que le film annonce : une action présente à de rares moments, un drame inexistant, une horreur présente à un seul moment… Le film aurait eu un meilleur intérêt à exploiter jusqu'au bout la partie sur l'isolement de Joon-Woo, mais bon, il semble qu'il s'était déjà fait contaminer par l'infection du cinéma populaire multigenre…

Byorne
4
Écrit par

Créée

le 15 févr. 2022

Critique lue 120 fois

1 j'aime

Byorne

Écrit par

Critique lue 120 fois

1

D'autres avis sur #Alive

#Alive
DanielOceanAndCo
6

Critique de #Alive par DanielOceanAndCo

J'aime tellement le cinéma coréen qu'à chaque nouveauté sur Netflix, je me jette dessus comme un zombie sur un cerveau bien frais et le dernier heureux élu se nomme #Alive qui suit une nouvelle...

le 5 déc. 2021

10 j'aime

#Alive
grantofficer
2

Nanarlive

Véritable somnifère pendant sa première heure, #Alive se ressaisit médiocrement durant sa seconde, afin de nous faire « profiter » d’autre chose que de ce huis-clos barbant où l’on observe un Yoo...

le 12 sept. 2020

8 j'aime

5

#Alive
domdom2006
7

#jedoissurvivre

Encore un film qui se fait deglinguer... Évidemment, ce n'est pas un chef d'œuvre, mais il a le mérite d'avoir une esthétique (et je ne parle pas de l'aspect des zombies, qui sont toujours les...

le 9 sept. 2020

8 j'aime

Du même critique

En attendant lundi, tome 1
Byorne
8

Se détourner de la fatalité

Alors qu'une jeune fille entre au collège et découvre que la société attend d'elle de désormais se comporter plus comme une fille, elle rencontre un jeune garçon qui la toise et l'invite, après...

le 1 févr. 2023

1 j'aime

Joker
Byorne
9

Un Joker fort maladif

Je divulgâche.Le DC Cinematic Universe rencontre bien plus de mal à se faire une place que le MCU. Il utilise beaucoup les mêmes personnages au fil des années, donnant au final peu d'espoir quant à...

le 16 mai 2022

1 j'aime

#Alive
Byorne
4

L'infection du cinéma multigenre populaire

Je divulgâche. L'art coréen aime le genre du zombies, il n'y a pas à dire. Les productions les montrant sont plutôt récurrentes, que ce soit en film ou en série. Mais elles ne se valent toutes pas,...

le 15 févr. 2022

1 j'aime