En 2001, Lucky McKee et Chris Sivertson accouchaient d'un délire à très petit budget, All the Cheerleaders Die. Plus de dix ans après, manifestement insatisfaits, ils décident de remaker leur propre film, avec cette fois un budget un peu plus confortable, apte à retranscrire plus efficacement leurs idées.
N'ayant pas vu l'original, je ne saurais dire si cette relecture apporte quoi que ce soit de neuf hormis un aspect plus professionnel. Toujours est-il qu'en l'état, All the Cheerleaders Die nouvelle génération réussit exactement là ou Diablo Cody et Karyn Kusama s'étaient gentiment planté avec leur trop sage Jennifer's Body. A savoir proposer une bande à la fois sexy, gore, décalée et furieusement féministe.
Avec une délectation palpable à chaque instant, les auteurs organisent un jeu de massacre fort sympathique, déglinguant les figures incontournables du genre et leurs années bahut, tout en tentant de creuser un minimum les personnages. Si ce dernier point laisse encore à désirer, restant à la surface au profit du spectacle, le regard à la fois goguenard et vicelard que pose McKee et Sivertson sur leurs protagonistes, qu'ils soient cheerleaders, footballeurs ou nerds, fait franchement du bien là où ça passe.
Bouffant un peu à tous les râteliers et jonglant avec les ruptures de ton, All the Cheerleaders Die est forcément bancal, casse-gueule, donnant l'impression de partir dans tous les sens sans jamais choisir une destination. C'est aussi ce qui fait la force et l'intérêt d'une guerre des sexes virulente (les mecs en prennent pour leur grade), aussi drôle que dégueulasse, complètement barrée mais shootée avec un talent certain par nos deux trublions.
Peut-être inutile par rapport à l'original et loin d'avoir la folie furieuse d'un Detention ou la poésie du superbe May (le film le plus abouti de Lucky McKee), All the Cheerleaders Die permettra cependant de faire passer un très bon moment à quiconque rêve de voir de jolies pom-pom girls dévorer du quaterback abruti et sexiste.