All for the Winner par Ryo_Saeba
Wong Jing, ce nom vous est forcément familier, l'homme dont le nom s'associe inexorablement avec exploitation. En 1989, il réalise God of Gambler qui allait lancer un genre : le film de Gambling. Aujourd'hui, on ne compte plus les suites, dérivés ou parodies qui ont été faites. All for the Winner propulsa Stephen Chow du rang de star à celui de superstar. Lorsque Wong Jing décide de mettre en place God of Gamblers 2 et que Chow Yun Fat refuse de reprendre son rôle, il décide d'engager Stephen Chow et Ng Man Tat pour reprendre leurs rôles de All for the Winner.
Le film se place donc à la fois comme une parodie de God of Gamblers et une préquelle à God of Gamblers 2 où Andy Lau prend la place de Chow Yun Fat et Stephen Chow ainsi que son oncle Ng Man Tat celle d'apprentis. Mais lorsque l'on y regarde de plus près, excepté God of Gambler's return qui est une suite directe à God of Gamblers 1er du nom (oui je sais c'est dur à suivre), God of gamblers 2 et 3 ne respectait déjà plus les règles établies dans le premier, le dieu du jeu ne devant soit disant jamais être pris en photos de face, dès l'un des 1er plans du 2e film on voit un poster géant de Ko Chun dans la chambre de Stephen Chow. D'ailleurs, si déjà dans le 2e film Stephen Chow et Ng Man Tat s'imposaient en faisant dériver le film dans l'univers déjanté propre à Stephen Chow, dans le 3e avec la disparition de Andy Lau du casting, ils prennent totalement le contrôle du film pour notre plus grand plaisir.
C'est là où All for the Winner se rapproche de God of Gamblers 3 : Back to Shanghai (à ne pas confondre avec God of gamblers 3 : Early Stage qui met en scène Leon Lai), pendant 1h30 nos 2 compères vont nous emmener dans leur délire le plus complet.
On assiste donc à la naissance du « Do Sing » (Saint of Gamblers), du fameux coup de poing de Bruce Lee façon Fist of Fury dont la puissance est multiplié par le nombre de gens se trouvant derrière la personne recevant le coup de poing, des pouvoirs de Sing comme voir à travers les objets où changer le numéro d'une carte en se concentrant dessus. C'est aussi la naissance du duo comique Chow / Man Tat qui fonctionne déjà à merveille, l'alchimie est belle et bien là et c'est véritablement la 1ère fois car leurs précédentes collaborations étant plutôt sérieuses comme dans Triad Story ou Lung Fung Restaurant.
En dehors de ça on retrouve les gunfights propres au films de gambling mais également quelques combats bien sympathiques, le tout chorégraphié par Corey Yuen. Sharla Man Cheung avec sa classe habituelle, 2 guns à la main, tire sur tout ce qui bouge et nous offre également une bonne séquence de fight. On retrouve aussi une autre partenaire récurrente de Stephen Chow : Sandra Ng, qui endure les pires souffrances lors d'un passage du film où elle se voit obligée de laisser en permanence sa main sur la tête afin que Sing puisse parler au grains de beauté se trouvant sous son bras, c'est extrêmement stupide mais c'est aussi ce qu'on aime dans l'univers de Chow.
Au final All for the Winner est donc bien plus qu'une parodie de God of Gamblers mais c'est aussi la naissance de tout l'univers et du style de Stephen Chow tel qu'on le connaît aujourd'hui.
A noter que Wong Jing réalisera une suite « officielle » avec le film The Saint of Gamblers et un spin off du film verra également le jour avec Top Bet dans lequel Anita Mui joue le rôle de la sœur de Sing mais Stephen Chow n'y fait qu'un bref cameo.