Bon, autant le spoiler tout de suite, All Hallows Eve est un film avec un clown tueur ! Génial, depuis le moyen 100 tears, on n’avait pas vu grand-chose de bien consistant en la matière. Mais c’est finalement l’originalité du style de All Hallows’ Eve qui fait toute la singularité du projet. En l’état, le film décide de reprendre une foule de référence à son compte (les ambiances des films de Carpenter surtout, un peu de The Ring sur la fin…) pour donner dans le film à sketchs qui ne s’assume pourtant pas vraiment comme tel (malgré la présence de l’écran que regardent nos personnages, la frontière est ténue entre la réalité et le film, pour finalement disparaître au cours d’un final complètement incohérent. Car c’est finalement là la clef de All Hallow Eve : il se fout de la cohérance pour miser à fond sur une ambiance crade et désespérée. Du Slasher à la Halloween promis (la résurrection d’une musique très 80’s sur de la pellicule jaunie est pour beaucoup dans le capital sympathie), All Hallows Eve se dirige plutôt vers le traumatisme glauque, l’orgie de violence aveugle et viscérale qui provoque la nausée (proche, d’une certaine manière, du style brut d’un Rob Zombie). Impossible de nier que le Boogeyman de ce modeste film n’est pas réussi, tant sa facilité à fasciner l’assistance éclate à chacune de ses interventions. La première histoire, complètement désespérée, aurait pu être la dernière. Orgie totale de violence exploitant plusieurs idées intéressantes, elle dévie en freak show complètement inattendu, culminant dans une orgie satanique dont l’amateurisme ne nuit pas à l’ambiance. La dernière, slasher classique sur route déserte, tire sa force de son dénouement, déjà vu (Necronomicon), mais que l’ambiance sèche et le dépouillement rendent largement payant. Pourvu que l’ambiance fasse battre le sang dans les tempes du spectateur et que le malaise culmine, All Hallows Eve est prêt à aller partout, tant que son modeste budget le lui permet. Hélas, ses très bonnes intentions sont handicapées par une seconde histoire assez ridicule (le déguisement de l’extra terrestre sorti des années 60 ne fait pas illusion un instant) et l’histoire reliant les différents segments. Si la fascination malsaine des enfants pour la violence est exagérément soulignée dans la première partie du film, tout redevient assez mou pendant le reste du long métrage. Il n’y a que la fin, rejoignant dans l’esprit les parties 1 & 3, qui retrouve la peur poisseuse inhérente au sujet du clown tueur, à l’image des flots de sang qu’il laisse dans son sillage. Loin d’être inoubliable, mais clairement au dessus des séries Z habituelles (Killjoy pour ceux qui connaissent…), All Hallows Eve a le potentiel pour remuer ponctuellement les tripes, soit tout ce qu’on lui demandait pour une soirée d’Halloween un temps soit peu sérieuse…