Un documentaire sans voix-off, les images se suffisent largement, chacun les interprétera à sa façon. La réalisation est léchée, rien n’est laissé au hasard dans ce film qui est fabuleusement beau avec ses images somptueuses, ses plans variés toujours intéressants et pertinents.
Nous sommes sur un palace des mers, symbole de ces croisières industrielles où l’on met, en pleine mer, tout à disposition du consommateur.
On a envie de détester ces gens, de cracher sur ce symbole de la dépense et de la consommation dans laquelle nous nous vautrons. On a envie de les détester et en même temps, avouons-le, on les envie aussi, je rêve de croisière, pas forcément de celle-ci, mais je rêve de la mer perdue voire de pouvoir me vautrer dans le luxe, même si on dort dans des cabines à lapins. oui, c'est triste, mais on en a un peu envie, on les jalouse ces beaufs…
Ainsi, même en pleine mer, nous sommes à la croisée des chemins : tout cela est moche, honteusement dispendieux, ce paquebot est un véritable symbole flottant de la destruction en cour. Et en même temps on nous a éduqués à consommer, à rêver de tout ça. Il faudrait pourtant y mettre fin, on le sent bien, ce type de bateau est un scandale pour l’avenir. Un crime. Et en même temps, il y a de la beauté dans la laideur, et du collectif dans cette consommation individuelle, des plans fabuleux dans ce film montrant la honte sur mer.
Nous n’avons pas encore choisi, nous ne voulons pas renoncer. Et pourtant…