Des plans fixes, des touristes, de la musique électronique intra-diégétique... Plusieurs éléments rappellent Ruben Östlund et son excellent Snow Therapy, un film où l'expression minimaliste contribuait à produire la satire grinçante d'une catégorie de touristes, et plus largement d'une classe sociale. Ici, la peinture est plus globale ; la réalisatrice semble chercher à montrer l'expérience collective qui caractérise les croisières en paquebot.
Avec une certaine distance par rapport à ses sujets, elle détaille une partie de la vie à bord d'un de ces monstres de consommation de masse. Ce qui l'intéresse c'est ce qui fait le groupe, ce qui lie les touristes, le temps d'une soirée ou d'une animation autour de la piscine. Mais le vide pointe aussi le bout de son nez, un vide vertigineux, celui de la solitude. La solitude face à l’immensité de l’océan, celle des touristes seuls, mais aussi et surtout la solitude de tous ceux qui travaillent à faire tourner la machine.