Guy Hamilton livre avec Mes funérailles à Berlin un anti-James Bond.
Le protagoniste, Harry Palmer, dont c'est la deuxième aventure cinématographique, représente en effet le versant opaque du cliché de l'espion de cinéma. Certes il est séducteur mais ici l'agent secret n'est pas un héros. Non seulement il est binoclard et ne sait pas se battre mais il n'a aussi que peu d'honneur. Palmer est un personnage ambigu, un homme de l'ombre avec une part sombre, à la fois petite main des diplomates et habile crapule motivée surtout par l'argent. L'argent, qui rythme dans ce film une grande partie de la vie et des relations troubles entre Berlin Est et Ouest.
Mes funérailles à Berlin se laisse aisément regarder bien qu'on y parle davantage de dépenses de fonction, de logistique et procédures administratives que de casinos, stations de ski et méchant-tout-puissant - et c'est déjà en soi une petite prouesse.
Un film d'espionnage noir, funèbre mais aussi ironique, avec un Michael Caine magnétique.