Le Camping-car en panne sèche, les Bronzés plus très Amis pour la vie avec leur public depuis leur dernière aventure en Sardaigne, les deux univers de trublions vacanciers décident de joindre leurs efforts sur un terrain d'entente: les clubs all inclusive fauchés et hâbleurs où s'épanchent cahin caha les Trymalcions du monde moderne. L'occasion de faire se côtoyer les ex-jeunes des seventies et les djeuns des tenties entre musiques créoles de Philippe Lavil et musiques ambiancées rap-hip-hop-hiphiphip-hourra.
C'est sur le genre pourtant si décrié et si raillé des téléfilms guimauves de Noël que mise cette rencontre inopinée.
Le film avait pourtant beaucoup à offrir !
Faire se rencontrer Patrick Chirac et Popeye & Nathalie Morin, par exemple.
Et cette histoire d'un homme - prénommé Morin, justement (étonnant, non ?) - largué par sa femme à l'orée des vacances de Noël, qui rencontre un étrange personnage vêtu de rouge à qui ne manque que la barbe et le ventre à bière - présent comme l'Ange de l'Amour - prêt à l'aider à retrouver son amour perdu.
Le bât blesse avec ce double tissage qui se veut ingénieux et complexe et qui donne un résultat fouillis, se raccrochant au schéma classique des Camping.
Alors, certes, on rira quelquefois de bon coeur. Oui, ce n'est pas la catastrophe annoncée par les Cassandre anti-Camping. Oui encore, on s'attendrira devant les retrouvailles méta de Lhermitte et Balasko, les Bronzés qui sauvent le film mais bien souvent ne font que le hanter.
Mais on déplorera plus souvent encore un humour qui va du glauque - gags sur les cendres de la mère défunte - au scatophile puéril - Oh, là là ! Il a pété dans l'eau ! - en passant par les lieux communs du comique à bout de souffle - Je suis encore et toujours ton père ! - pour s'achever dans un final offrant une belle boucle infinie avec Kevladin en mascotte des lobbies gays. On ne rit plus autant, on s'exaspère devant Frank Dubosc - passé de Patrick Chirac à Jean-Paul Six alias Saucisse - en Ange chargé des affaires amoureuses, d'où l'homonymie papale. Toujours aussi exhibitionniste, plus moralisateur encore et d'une morale qui se veut humble et populaire mais qui, s'imposant comme une leçon de La Fontaine, tombe dans un ridicule grinçant involontaire.
En conclusion, un postulat de départ intéressant mais très fatras qui sombre dans une comédie très voire trop grasse relevée par quelques petites perlettes.
C'est bien dommage !