On entre en terrain particulier ici puisqu'il s'agit d'une adaptation d'un graphic novel hors continuité de Grant Morrison. Le medium cartonné fait partie de ces œuvres vénérées qui ont su cristalliser et transcender tout e qui fait l'essence de l'Homme d'Acier. Le transfert animé semble ne pas en avoir saisi les tenants et montre que la narration, le rythme, et les artifices des comics ne sont pas si simples à retranscrire en un film équilibré. Ici, la trame narrative est éparpillée, entraînant Superman dans des micro-aventures hétérogènes : beaucoup de raccourcis, de résolutions navrantes, et de séquences embarrassantes. Les deux premiers tiers sont ainsi laborieux. Des thèmes intéressants autour de l'omnipotence de Superman surgissent dans la dernière demi-heure et auraient mérité d'être centraux au récit. Dans l'ensemble, l'animation est bonne, majoritairement 2D, avec de beaux plans qui renvoient aux techniques japonaises, même si le visage de poupon du héros titulaire n'est pas très engageant. On apprécie les clins d’œil à la mythologie kryptonienne dans un scénario où il est quand même compliqué de comprendre le status quo des relations basiques entre les personnages.