Que peut-on bien dire sur ce truc sans en dénaturer l'essence même de taréïté prononcée ? John Nada s'est déjà attelé à cette rude tâche, je vous conseille donc de vous refèrer à son travail sur Nanarland. Mais le pauvre ne pouvait évidemment pas tout aborder, donc voici quelques complètement d'informations...
Déjà, il faut savoir que Seetharam (el grande Chiranjeevi) est un pur de dur qui fait peur dans son système de valeur : quand sa sœur achète une lotion censée faire pousser les cheveux, Seetharam se pointe chez le vendeur, le force à se raser le crâne et le contraint à rester chauve pour le reste de ses jours sous peine de le défoncer. Quand Seetharam voit qu'un gredin s'apprête à saisir un flingue caché dans le tiroir de son bureau, il défonce la surface du dit-bureau d'un bon coup de poing afin de récupérer l'arme avant l'autre (poing de force style !). Quand Seetharam s'habille pour danser sur les remix de Queen, il ose l'élégance du break 80's fluo qui perfore le regard de l'impudent. Quand Seetharam affronte des enragés en tracteur, il n'hésite pas à se coincer dans une roue du véhicule en marche et à subir quelques cycles de lavage (bon, là, c'est peut-être un figurant pas trop regardant sur les dégâts neurologiques d'une telle cascade). Quand Seetharam décide de relancer l'industrie du verre, il donne de sa personne et défonce des bus uniquement constitué de vitres (et des magasins également). Quand Seetharam quitte la partie action du film pour s'enfoncer dans les complexes méandres d'une romance indienne bien trop proche du Vaudeville de chez nous, il n'hésite à partager son temps d'écran entre un rôle d'andouille finie et un alter go tout en superficialité (Mr Toyota !) afin de gentiment ridiculiser les adversaires qu'il était prêt à réduire en purée rougeâtre quelques minutes plus tôt.
Seul personnage qui puisse vaguement faire penser à un début d'illusion d'adversaire à la hauteur de ses chevilles, le mystérieux gweilo au nom inconnu. Son arrivée sur la scène de ratonnade de flics par notre héros est à convulser de rire. Le pauvre a en effet hérité de la part de l'accessoiriste d'un objet insolite qui voulait sûrement faire coolos, mais qui lui vaporise instantanément toute crédibilité : un ressort multicolore. D'autant plus qu'il s'amuse à le faire passer d'une main à l'autre, avant de se le mettre avec suffisance autour du cou à la manière d'un boa dans un film de cabaret. Cette séquence est quasiment une déclaration de guerre à l'encontre de l'Occident.