Après avoir tourné dans plusieurs festivals (Toronto, Gérardmer), Almost Human, qui n’a rien à voir avec la série éponyme, s’est taillé sur la toile une solide petite réputation de film super fun et super gore. Après visionnage de la bête, on se pose sincèrement la question si les festivaliers, qui très souvent enchainent pendant plusieurs jours de nombreux films sans se reposer, n’ont pas au bout d’un moment le cerveau qui a fui par les oreilles pour en arriver à s’extasier devant cet Almost Human. Basique et peu enthousiasmant, le film n’est clairement pas à la hauteur de la réputation qui le précède, à tel point que le seul réel point positif est son affiche très typé 80’s.
On s’en aperçoit dès le générique, Almost Human est un hommage au cinéma d’horreur des années 80. Références ou pompages (chacun choisira le terme qui lui semble le plus approprié), les clins d’œil sont nombreux et le réalisateur ne cherche pas à les cacher : Xtro, The Thing, L’invasion des Profanateurs de Sépultures, Hidden,… Le film se déroule d’ailleurs au milieu des années 80. Et cela va jusqu’aux musiques puisque bon nombre d’entre elles font penser au cinéma de John Carpenter, dont une qui nous renvoi directement à The Thing. Alors, est-ce volontaire ou pas ? Car même la réalisation semble y faire référence tant elle parait vieillotte.
Cette dernière est relativement basique et ne donne au spectateur que le strict minimum tant tout y est prévisible. Almost Human tient plus du slasher que du film d’horreur SF, avec sa succession de meurtres plus ou moins gores. Sa mise en scène l’est elle aussi, basique, pour ne pas dire très moyenne, accompagné d’un jeu d’acteur pas bien meilleur avec une mention spéciale pour le héros, sorte de sosie de Daniel Radcliffe (Harry Potter), qui n’est à aucun moment crédible dans son rôle. On notera également des incohérences régulières, des faux raccords à la pelle, lorsque par exemple l’héroïne se fait enlever le pantalon et sa culotte, et cette dernière réapparait miraculeusement lorsque la jeune fille prend la fuite. C’est beau le cinéma.
La première demi-heure de film passe plutôt bien. Ca ne bouge pas trop mais l’histoire se met petit à petit en place. Le problème vient de la suite, lorsque les meurtres commencent à s’enchainer, avec des personnages cons comme des manches à balai qui ont des réactions complètement improbables, voire carrément débiles. Et le problème, c’est qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. On pourrait se dire que pour l’occasion, il y a moyen de se payer quelques tranches de rigolade, mais même pas parce que ça en devient limite affligeant.
Almost Human n’a beau durer que 1h10 (oui, 9 putains de minutes de générique !), le temps semble long. On ne s’ennuie jamais réellement car les scènes « d’action » sont nombreuses (le boogeyman charcute pas mal), mais elles sont d’une grande mollesse. La scène où le héros descend les escaliers est longue, mais looooooooongue ! Absolument aucun dynamisme. Heureusement que les effets gores, à l’artisanale, sont assez réussis. Malheureusement, ils sont trop souvent suggérés et l’amateur de gore qui tâche n’aura que la satisfaction de voir le résultat final et pas le gros plan de la hache qui fend le crâne de la pauvre victime idiote en deux… Seule la scène de viol « tentaculaire » s’avère plutôt rigolote, unique moment un peu déjanté du film, renvoyant directement à certains animés japonais un peu déviants, type La Blue Girl ou Urotsukidoji.
Je vous parlais récemment dans une autre chronique que parfois un tout petit budget pouvait donner naissance à un bon film, The Battery par exemple. Ce n’est pas toujours le cas et Almost Human en est l’exemple même. Une petite série B tendance revival 80’s vraiment très (trop ?) médiocre.
Critique originale ICI