Fallait choisir la positivaltitude
Avant de prendre la route pour le Canada, Brune décide de se faire une dernière virée avec ses amis pour se rendre - en avion, excusez du peu - à un concert loin d'ici. Aussi réunit-elle Sportif Écervelé et sa petite amie Blonde, Poète Maudit et même, elle invite son plan cul, Mystérieux, qui a étrangement peur de l'avion. Mais quel peut bien être son secret ?
Je ne vais pas vous faire languir : l'affiche promettait du tentacule en veux-tu en voilà, du Cthulhu perché dans les nuages, avec sursaut de folie et des turbulences sectaires qui dépècent leurs victimes pour les offrir à Dagon des airs. Autant dire qu'il va falloir attendre un moment, parce que, si on essaye de vous maintenir éveiller par quelques petits coups de manche dans les côtes (hé, la radio émet des barrissements marins flippants, hé, au détour d'un cumulo-nimbus de belle taille, une silhouette tentapoulpère fait son apparition), on ne voit pas beaucoup de Grand Ancien.
Du coup, on est obligé de se rabattre sur les personnages, et d'attendre qu'entre eux, quelque chose se passe. Et ça va être dur. Comme on s'y attend, au moindre danger, le Sportif se met à chouiner, le Poète Maudit propose de se sacrifier pour la Blonde qui s'en découvre profondément amoureuse, le Mystérieux révèle son mystère, les gens pleurent, hurlent qu'ils vont tous mourir et... très franchement, c'est tout le mal qu'on leur souhaite tant il ne se passe finalement pas grand chose.
On lui reconnaîtra un final qui, s'il est prévisible (ah si, quand même, suffit de bien regarder la première scène, c'est pas compliqué, quand même !), est assez original et le fait que la réalisation est, sommes toutes, pas trop mal fichue. Mais on ne lui pardonnera pas pour autant le manque d'ambition dans les situations et l'absence totale de rebondissements un peu lovecraftiens comme l'affiche semblait le vendre. C'est simple, on ne joue même pas sur la peur irrépressible qu'inspirent les avions et qui relèvent autant de celle de s'écraser, que de l'impuissance à se défendre... Dommage !