S'il y a un western (ou plutôt un eastern) russe, ce serait le premier et le plus dans l'esprit fordien. Il y a d'ailleurs quelques clins d'œil (qu'il est difficile de prendre pour de simples coïncidences) à "La Chevauchée Fantastique". Ceci étant dit, l'ironie est qu'ici il rentre chez eux, dans le sens inverse de la conquête... cela suffit à se perdre de toute façon.
Les 5 ou 6 personnages embarqués racontent tour à tour leur histoire, une petite histoire. Et évidemment, elles sont un peu inégales, d'autant plus qu'il y a celle qu'Alyonka raconte et qui est à la hauteur d'un film de Vigo - sans doute le cinéaste le plus proche de Barnet... C'est une histoire d'école, d'entêtement et, bien sûr, d'une tendresse infinie entre un vieux professeur et cette élève soudain incompréhensible, qui décide de mettre la patience de tous les adultes à l'épreuve et leur capacité aussi à expliquer les choses simples du calcul... Je ne connais rien de plus émouvant dans tout le cinéma soviétique de cette époque. À voir absolument, ne serait-ce que pour cet épisode.