Dans un laboratoire sous-marin, une équipe de chercheurs s’apprête à réaliser le premier voyage dans le temps. Les contraintes de leur technologie ne leur permet que d’envoyer une capsule 24 h dans le futur, mais c’est un premier pas prometteur. Le chercheur à l’origine de ce projet ainsi que sa jeune collègue sont volontaires pour ce voyage. Lorsqu’ils arrivent le lendemain, ils découvrent leur laboratoire dévasté. Ils récupèrent les enregistrements des dernières 24 h pour comprendre ce qui a déclenché cette catastrophe.
Voici un film de voyage dans le temps basé sur la théorie linéaire (par opposition aux univers parallèles) qui est exact. L’hypothèse, répétée tout au long du film, est que le temps linéaire est immuable, car les évènements sont déjà décidés. Et force est de constater que le scénario respecte à la lettre cette règle en réussissant tout de même à trouver une chute. Chapeau !
Par ailleurs, la narration volontiers dramatique qui démontre ce postulat dévoile également la véritable histoire de ce film. En effet, 11 A.M. n’est pas seulement un film de science-fiction, c’est aussi un mélodrame romantique. Les tensions ébauchées au début de l’histoire prennent des proportions délirantes grâce au truchement du voyage temporel. En effet, l’exploit scientifique a un impact psychologique démentiel sur les traumatismes en faisant entrevoir la possibilité, certes folle, de corriger ses erreurs passées. Or, d’après l’hypothèse du film, c’est impossible. Ce qui est fait est fait, les situations sont irréversibles et l’on doit vivre avec son destin. Cette vision très bouddhique est la conclusion de cette œuvre qui, du coup, hésite entre deux genres. C’est moins de la science-fiction qu’un drame psychologique qui débouche fatalement sur un désastre.
11 A.M. est un film curieux. Son ambiance d’entreprise ainsi que la précarité de la situation des employés est très bien rendue, de même que la faible fiabilité de leur technologie. En revanche les relations entre les personnages ne sont pas explicitées et il est difficile de les décortiquer au milieu d’un scénario angoissant. Ce n’est pas grave, le film est tout de même prenant, même s’il se termine mal (oui, la fin n’est pas un happy end ni pour Young-eun ni pour Ji -wan). Ce film se regarde avec plaisir, ne serait-ce que pour voir un scénario temporel correct et un mélodrame bien ficelé.