Grazie Federico
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le 21 juil. 2014
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Amarcord ou "Je me souviens" en dialecte de Romagne.
Un titre qui va à merveille avec cette oeuvre de Federico Fellini où le cinéaste italien évoque sa jeunesse dans l'Italie fasciste d'avant-guerre.
Il y a tellement de choses à voir, et à dire, dans Amarcord que je ne sais même plus par où débuter, mais je commence à avoir l'habitude avec la si riche oeuvre de Fellini. Celui-là fait partie des meilleurs et des plus fortes que j'ai pu voir, le cinéaste italien y évoque sa jeunesse, ses fantasmes mais aussi la montée du fascisme en Italie ainsi que son installation dans les mœurs, mis en scène sous forme de succession de tableaux avec plus ou moins de liens, parfois chaleureux, d'autres fois plus tristes, évoquant par la même occasion les débuts de caricaturistes de Fellini, tant il semble parfois grossir le trait dans sa vision des personnages.
Et c'est en même temps-là l'une des réussites d'Amarcord, dans cette galerie de personnages hauts en couleurs, dont il en dresse des portraits avec beaucoup de tendresses, et un peu d'ironie. On y retrouve en même temps quelques figures du fascisme, ses professeurs ou autres fantasmes où il montre un humour aussi bien à tendance politique que grotesque voire sexuelle, où la crédibilité importe peu tant il fait passer l'émotion à travers les différents tableaux. Amarcord montre aussi la magie et les rêves de son auteur, notamment d'enfants, ses rêves parfois inaccessibles ou encore ses envies de départs, avec un sentiment fort de temps qui passe mais aussi d'enfermement au coeur de Rimini.
Fellini trouve toujours le bon équilibre, sachant bien évoquer la galerie de personnages tout en peignant le fascisme en Italie, tant dans les actes que les moeurs, avec tout de même une ambiance magique et mélancolique qui traverse toute l'oeuvre. Il porte un regard d'adolescent sur les évènements qui chamboulent alors l'Italie, à l'aube d'une vie politique et sentimentale où il va évoquer l'éveil de sa sexualité et ses rêves de femmes inaccessibles. Plastiquement irréprochable (avec en plus une magnifique reconstitution), cette suite de tableaux représentant des tranches de vie sous ce fascisme qu'il dénonce bénéficie du total savoir-faire de son auteur, sachant être immersif et jamais lourd et/ou mièvre, montrant une vraie justesse et imagination pour toujours trouver le bon ton et en mélanger plusieurs.
La force d'Amarcord se trouve aussi dans sa représentation de la société italienne de l'époque, que ce soit dans le réalisme, le fantasme ou la caricature. Le contexte de l'époque est parfaitement bien représenté, comme peuvent en témoigner de nombreuses scènes marquantes à l'image des souvenirs des films avec Gary Cooper, du passage du paquebot, quelques passages sous la neige ou des music-halls, de nombreuses séquences auxquelles il donne une forte dimension mélancolique et émotionnelle. Dans le même temps, il dirige avec brio une talentueuse troupe d'acteurs où chacun se fond dans son personnage tandis qu'il utilise merveilleusement la partition mémorable et fabuleuse, comme toujours, de Nino Rota, faisant de cette oeuvre un très grand moment de cinéma et une oeuvre d'art inoubliable.
C'est avec une forte mélancolie, mais aussi justesse entre les différents tons (ironie, dénonciation, burlesque, souvenir ou encore rêve) que Federico Fellini évoque sa jeunesse dans l'Italie fasciste, porté par la fabuleuse partition de Nino Rota et des personnages inoubliables.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Films, 111 pour l'éternité, Une année, un film !, Stradale Italia : Voyage au coeur du cinéma italien et Répertoire : Mes réalisateurs
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le 12 juil. 2017
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