La ville d'explosion de jus de fruits

La vie offre certaines fois des choses à peine croyables. Et celle-ci peut aisément scotcher n'importe quel connaisseur (même éloigné) du cinéma de Bay. Et si on vous disait que cette ambulance est un remake, le croiriez-vous ? Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, l'histoire d'Ambulance est tirée d'un film danois du même nom. Pourtant, tout ce qui est présent ici rentre parfaitement dans les codes de Bay. L'histoire, qui tiendrait facilement sur un post-it, est simplement un prétexte pour déchaîner une série de scènes d'action plus extravagantes les unes que les autres. Cependant, bien que tous les ingrédients soient présents, cela n'est pas du pur Bay. Est-ce que le réalisateur est tellement incompétent en matière de scénario qu'il a dû recourir à l'histoire d'un autre ? Est-il incapable de créer ses propres conneries tout seul ? Bay s'est tourné vers un récit qui n'a pas la moindre once d'originalité. La chose étonne d'autant plus qu'il est fort capable de pondre ce genre d'histoire tout seul. Et ce n'est certainement pas ce genre de toute petite idée qui doit manquer à Hollywood. Le gars à qui il a acheté l'histoire a certainement été super heureux de voir arriver cette proposition et surtout le gros chèque qui va avec. Alors, que nous raconte Ambulance ? Deux frères se lancent dans un braquage, l'un par appât du gain, l'autre par désespoir. Pourtant, malgré ce scénario minuscule, le film parvient à captiver, non pas grâce à une histoire fascinante ou à des personnages complexes, mais plutôt grâce à son rythme effréné. C'est là l'unique attrait d'Ambulance. Le réalisateur s'acharne à inscrire son film dans l'action pure et dure, même si celle-ci est consternante d'idiotie. Bay adore projeter des voitures à vive allure contre tout un tas de liquides. Il doit trouver ça beau et efficace. C'est ainsi que l'on peut voir des voitures s'éclater contre des réservoirs d'eau, des caisses de fruits, des caisses de boissons. Tout cela donne un spectacle de couleurs qui éclatent dans des giclées, orange, bleues, vertes. Pour être coloré, c'est coloré, mais alors ça n'a pas grand-chose de crédible. Enfin, rien n'est crédible là-dedans. L'opération du flic en pleine course-poursuite est un sommet. L'homme est opéré sans matériel, sans connaissances des deux personnes qui s'occupent de lui et pire, il se réveille le ventre ouvert. Quel n'est pas son étonnement à cet instant, un étonnement plus fort que la douleur, car il n'éprouve aucune souffrance. Le film réserve d'autres moments de ce genre. Afin de camoufler l'ambulance, ils décident de la peindre en verte fluo, c'est un moyen sûr de passer inaperçu dans la circulation. Technique fortement étrange si ce n'est pour passer inaperçu sur le fond vert d'un film Marvel. Étonnamment ça se regarde mais c'est débile d'un bout à l'autre c'est certain.