Grosse déception que ce film de Costa-Gravas. On connait le cinéaste de réputation, généralement pamphlétaire et n'hésitant jamais à s'attaquer à des dérives de la société, des affaires graves ou encore le silence de l'Eglise sur l'extermination des Juifs pendant la guerre. C'est ce que tente de dénoncer Costa-Gravas avec Amen.
Costa-Gravas adopte plutôt aun ton assez neutre. Le film n'y va pas à la charge lourde même s'il n'hésite pas un seul instant à montrer l'attitude franchement amorphe des membres du haut-clergé. Certaines séquences sont plutôt réussies comme ce cardinal qui dit au jeune Riccardo qu'il faut savoir faire preuve de patience.
Pour le reste, le film ne montre jamais de franches émotions ou de moments franchement marquants. D'un côté on a un lieutenant allemand qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour dénoncer auprès du Pape ce que ses dirigeants sont en train de commettre. De l'autre, un prêtre qui fait tout ce qu'il peut pour pouvoir l'aider. Et c'est à peu près tout.
Très franchement, l'oeuvre devient vite ennuyante et on constate que malgré l'importance du sujet et la volonté de dénoncer quelque chose, Costa-Gravas ne fait qu'un coup dans l'eau. Parce qu'il ne montre finalement qu'une suite d'événements qui ne sont que des échecs ? Parce que le film ne renvoie pas assez l'émotion des personnages ? Parce que Kassovitz n'est pas crédible en rôle de prêtre ? Parce que le film est tout simplement trop plat ? Sans doutes que toutes ces questions trouvent une réponse positive.
Bref, Costa-Gravas se rate en dépit d'une formidable idée de départ loupant par là son sermon vis-à-vis de l'Eglise.